On a présenté les Ath Yanni, qu'on nous raconte ou que l'on connaît seulement sous un seul angle. Ath Yanni, parole d'argent est le titre du film du journaliste et chroniqueur Arezki Metref, présenté en avant-première, samedi dernier, à la salle Ibn Zeydoun. Cette activité s'inscrit dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007». Par ce film, le réalisateur veut relater l'histoire des Ath Yanni et essayer de comprendre, à la fois, comment vivait la population d'Ath Yanni et l'intrusion de valeurs nouvelles et déstabilisantes, ainsi que le recul de ces dernières devant le fait accompli, qui est la mondialisation. Entre tradition et modernité, les Ath Yanni préfèrent appartenir aux gens de qualité d'aujourd'hui, mais en conservant les traditions d'hier. Ath Yanni est un ensemble de sept villages, parmi eux, celui des Ath Lahcen, le plus élevé, il est également le plus important. Chacun de ces villages est spécialisé dans une activité artisanale, dont les principaux centres sont Ath Larbaâ et Taourirt Mimoun qui excellent dans la bijouterie, l'ébénisterie et la coutellerie. L'économie traditionnelle de la région repose sur l'arboriculture (vergers, oliviers), l'artisanat ainsi que l'agriculture de montagne. Quelques remarques et interrogations dans ce film ne laissent pas indifférent, et que le réalisateur devrait aborder le plus objectivement possible, à travers les diverses facettes de l'histoire et le vécu quotidien des Ath Yanni. La remarque est que le réalisateur s'est limité, seulement, à habiller la région d'une culture mystique, religieuse et folklorique au point que Dda L'Mulud est présenté comme un khouni (soufi). Le deuxième point est l'absence du volet de «La femme d'Ath Yanni» qui a joué un rôle très important dans l'émancipation de la femme kabyle en général, à l'instar des femmes d'Ighil Ali, pour la région de Béjaïa. Le collège d'Ath Yanni était le tremplin de la classe intellectuelle algérienne, durant la Révolution (1954 à 1962); qu'en est-il de ce volet, aussi? Parmi l'assistance, nombreux furent ceux qui ne sont pas satisfaits du travail fourni, en raison de la seule face traitée dans le reportage, car on a présenté les Ath Yanni qu'on nous raconte ou qu'on connaît, seulement sous un seul angle. Est-ce volontaire ou involontaire? «Parole d'argent», le temps nous le dira.