Le département de Benbouzid va réétudier le système, mis en oeuvre cette année. «Les remarques du chef de l'Etat sont, pour nous, des instructions que nous allons appliquer à partir de l'année prochaine.» C'est ce qu'a déclaré, hier, le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, M.Boubakeur Khaldi, lors d'une conférence de presse portant sur les résultats du brevet de l'enseignement moyen (BEM). Cette déclaration intervient au lendemain de la critique faite par le président Abdelaziz Bouteflika sur la méthode de passage au lycée et ce, en marge de la visite qu'il a effectuée dans la wilaya de Sétif. L'anomalie relevée par le président de la République dans le système éducatif consiste en l'exigence de la réussite au BEM pour le passage au secondaire. «C'est une injustice qu'il faut réparer», s'était écrié le président de la République. C'est ainsi que le département de Benbouzid se doit de revoir le système considérée. Reste à étudier les méthodes d'application par les experts du domaine, a annoncé M.Khaldi. Ces instructions s'inscrivent justement dans la mise en oeuvre de la réforme que le ministère entamera l'année prochaine, a-t-il affirmé. «Nous avons stabilisé le secteur et maintenant nous allons faire les retouches au titre desquelles figurent notamment les observations du chef de l'Etat», a-t-il expliqué. Il souligne à ce propos, que dans toute réforme, il n'y a pas de recette toute prête à appliquer. «Ce sont des réformes révisables. Et c'est le cas pour nous», indique M.Khaldi. Sur les 471.250 candidats scolarisés postulant à l'accession en 1er année secondaire, 231.716 élèves ont réussi leur passage. Un taux d'admission de 49,17% a été enregistré au niveau national. Une amélioration de 5.17 points comparativement à la session de 2005. Le conférencier n'a pas voulu faire la comparaison par rapport à la session de juin 2006 où un taux de 69,9% avait été enregistré. Selon lui, cette année était exceptionnelle. «Pour cette session, nous nous sommes retrouvés avec l'ensemble des élèves, notamment les 152.963 doublants de la 9e année fondamentale. Or, l'examen de cette année a reçu une population nouvelle concernée par la réforme.» Quant au classement par wilaya, Laghouat vient en première position avec un taux de 77,49%, suivie de Khenchela (75%) et de Aïn Témouchent. Alger est classée à la 37e place alors que Blida et Médéa sont classées, respectivement à la 46e et 47e places. La wilaya d'Illizi vient en dernière position avec 38,06%. Une progression du taux d'admission dans 34 wilayas par rapport à la session de 2005, est enregistrée alors q'une régression est constatée dans 5 autres, notamment Boumerdès et Blida. «Nous allons ouvrir les dossiers de ces deux wilayas et un traitement particulier leur sera réservé pour déceler les lacunes», dira M.Khaldi. Il indique aussi que les directeurs d'établissement seront sanctionnés. Quant au taux de réussite à l'examen du BEM, il est de 44% (41,73 en 2005), soit 207.364 élèves dont 39,20% de garçons et 47,79% de filles. Laghouat est classée toujours première alors que Tamanrasset vient en dernière position avec un taux de 18,06%. Ainsi, une progression dans 29 wilayas est enregistrée comparativement à l'année 2005. Aussi, 4 établissements ont obtenu 100% de réussite, notamment à Djelfa, 2 à Bordj Bou Arréridj et Laghouat. Selon le secrétaire général du ministère de l'Education nationale, à l'exception du taux de 60,51% de la session de 2006, le taux de réussite ainsi que le taux d'accès s'inscrivent dans une logique de progression au plan quantitatif et qualitatif. Cette progression est, notamment représentée pour le BEM par une augmentation importante du nombre de candidats qui ont réussi avec «mention». en effet, pour cette année, 7797 mentions «excellent» et «très bien» ont été enregistrées. Ainsi, un taux «exceptionnel et sans précédent» de 46,59% est enregistré pour l'ensemble des catégories de mention. Pour M.Khaldi, cette «amélioration significative» de la qualité des acquis des élèves est la conséquence logique des multiples actions engagées par le secteur dans le cadre de la réforme. Parmi ces mesures, il cite la mise en place d'un nouveau système d'évaluation pédagogique plus rigoureux, la normalisation des critères de passage (exigence d'une moyenne annuelle égale ou supérieure à 10). Il s'agit aussi de l'amélioration de la qualité du manuel scolaire et de l'amélioration du niveau de qualification des personnels enseignants. Dans ce cadre, il est prévu la formation de 25.000 professeurs d'enseignement moyen en 2008. Pour ce qui est des écoles privées, un taux de réussite de 26% a été enregistré. «C'est un taux acceptable», estime M.Khaldi. «Nous allons leur tenir la main mais nous allons les contraindre à appliquer la réglementation», a-t-il toutefois indiqué. Le ministère annoncera dans quelques jours le retrait d'agrément à certaines écoles privées.