La wilaya de Tizi Ouzou, qui se relève doucement de ses années folles que furent les dures années du Printemps noir, réapprend doucement à vivre. Ainsi, avec l'approche de l'été et le retour saisonnier de ses enfants partis gagner leur pain en exil, les villages, et par voie de conséquence, Tizi Ouzou, se remettent à espérer en des lendemains meilleurs. Certes, et il ne faut surtout pas se le cacher, la quotidienneté devient de plus en plus ardue, avec le chômage qui enserre dans ses bras hideux une portion importante de la jeunesse, et aussi le manque de structures dans les villages, là où bat le coeur palpitant de la région, pour paraphraser un homme politique. Pour ne s'arrêter que sur le secteur de la culture dont la wilaya renferme d'importantes richesses, on peut signaler la Maison de la culture Mouloud-Mammeri qui, malgré toutes les insuffisances, reste le pôle attractif d'une importante portion de la jeunesse. Cette structure inaugurée en 1975 a été baptisée en 1990 du nom de l'illustre écrivain et chercheur Mouloud-Mammeri. Il faut souligner que c'est l'une des seules structures inaugurées sous la demande expresse de la population. La Maison de la culture comprend plusieurs espaces comme la salle polyvalente, d'une capacité d'accueil de 600 places équipée pour les projections cinématographiques en 35mm et 16mm et vidéo. La programmation cinématographique est quotidienne et le taux de fréquentation journalier varie entre 50 et 300 spectateurs selon le film projeté, affirme un responsable de la Maison de la culture. Les ateliers d'animation et d'initiation à la pratique artistique, au nombre de trente, se repartissent à travers plusieurs spécialités: musique andalouse, musique chaâbi, chorale polyphonique, piano, labo photo, danse classique, danse moderne, miniature, aquarelle, informatique etc....Le clou de cette infrastructure culturelle est sans conteste la bibliothèque avec un fonds documentaire d'environ 20.000 ouvrages et d'une capacité de 200 places, le taux de fréquentation journalier est de 1 50 à 200 personnes. Enfin, le Théâtre de verdure qui est non opérationnel car, selon la direction de la Maison de la culture, ´´situé à côté d'un carrefour et de deux voies routières!´´ L'autre pôle est sans doute ou, du moins devrait-on écrire, le Théâtre régional Kateb-Yacine. Cette dernière structure a été élevée au rang de théâtre régional le 13 juin 2005. Le Théâtre régional comprend la salle de spectacle d'une capacité de 1100 places, des halls d'exposition, deux cafétérias et des espaces annexes. En ville, les salles de cinéma sont désormais de vieilles reliques dégradées. Les cinémas le «Mondial» et le «Djurdjura», la première salle un temps cédée aux moudjahidine et la seconde, détruite par les flammes lors des événements ayant suivi l'assassinat de Matoub Lounès, sont a-t-on appris, destinées à recevoir des projets d'équipement public à vocation culturelle. Le cinéma ex-«Studio», salle attribuée dans un premier temps à l'association culturelle Idles, a été durant les événements douloureux du Printemps noir, l'objet de dégradation. Depuis, l'on a appris que la commune l'aurait versé à la Protection civile pour en faire un poste d'urgence en ville, mais pour l'heure...Les autres infrastructures comme celles gérées par les communes sont nombreuses tels les 27 centres culturels disséminés à travers le territoire de la wilaya, les trois bibliothèques sises à Beni Douala, Draâ Ben Khedda et Illilténe ou encore les 14 salles de cinéma qui ne sont plus que trois à être fonctionnelles ainsi que le petit complexe culturel de Tizi Rached, la Maison du tapis à Ath Hichem, le centre culturel d'Azazga qui est toujours en réalisation et l'Ecole régionale des beaux-arts à Azazga. Mais tout cela demande un suivi et des opérations de réhabilitation mais aussi une aide en moyens humains et matériels. La Kabylie, densément peuplée demande encore plus d'espaces de culture et de loisirs. En fait, chaque village a besoin d'une aire de jeux et d'au moins un centre culturel. Des projets de développement existent mais ils s'avèrent d'ores et déjà insuffisants tant la demande est importante! La Kabylie est une région consommatrice et productrice de la chose culturelle et, à ce titre, elle est une région qui attend beaucoup d'efforts de la part des pouvoirs publics! Le réseau assez important des associations créées pour la plupart dans les années 1990 se heurte au manque de moyens!