La Kabylie renoue doucement avec l'activité politique. Une activité lourdement ralentie par la protesta qui a duré un peu plus de deux années et qui a «joué» les prolongations durant plusieurs mois. Les deuils, la colère, le sang et les pleurs ont fait se refermer sur elle la région. Il a fallu que sèchent les larmes et que les blessures arrêtent de sourdre pour que, peu à peu, la région renoue avec la politique. Les partis ayant pignon sur rue, ont, dès la fin de la période des présidentielles, essayé de renouer avec l'activité partisane. Le FFS en installant ses sections et le RCD en «réaménageant» son bureau de wilaya. Mais les choses s'annonçaient assez difficiles à la reprise. La machine étant quelque peu grippée. Pour la suite, le FFS a «grimpé» dans l'échelle et a pu relancer sa machine et le RCD a préparé son université d'été. Même si au plan national, le FFS a eu quelque problème au sujet du cas désormais public de M.Bouhadef et le RCD arrivant difficilement à avaler la pilule de l'échec retentissant de son leader, lors des dernières présidentielles. Les autre partis: le FLN, le RND et l'UDR sont logés différemment. Le FLN, ou du moins le redressement du FLN compte avec deux ailes en sus des coordinateurs libres. Les «gens» de Mustapha Khodja, un ancien du parti unique s'en prennent violemment à ceux qui sont avec le coordinateur de wilaya du mouvement de redressement, M.Naït Sid-Ahmed. La commission de préparation du congrès pour la wilaya de Tizi Ouzou est au centre des débats. Les coordinateurs libres annoncent eux aussi, leur prochaine venue à Tizi Ouzou. Une venue apparemment non désirée par l'aile de M.Mustapha Khodja. Ouf, il semble régner au sein de ce parti une telle confusion que parler de travail politique semble «exagéré». Le RND, fidèle à sa ligne de conduite dans la wilaya, semble affectionner le travail de...coulisses. Le parti de M.Benyounès, l'UDR, drivé par un ancien du MCB originel: M.Abou Arezki, semble se placer tout doucement sur la scène régionale. Cependant, il est encore trop tôt pour dire s'il influe sur la société. L'UDR étant encore en période d'installation. Cependant, il faut dire que la protesta a, quelque peu fâché les Kabyles d'avec l'action partisane. Rares sont, en effet, les citoyens qui aspirent à entrer dans un parti. Certes, la région réapprend doucement à vivre mais elle ne semble pas encore prête pour un «remake» des années 1990. Une montagne de désillusions semble constituer un sérieux obstacle entre les populations et la politique. En ville ou dans les villages, le ton est, chez tous, jeunes et moins jeunes, aux moyens de répondre aux difficultés de la quotidienneté. Il semble que les partis sont mis en demeure de «changer leur fusil d'épaule» pour essayer de reconquérir les populations.