La désignation des secrétaires de mouhafadha au menu du secrétariat national. Le secrétariat de l'instance exécutive du FLN doit se réunir cette semaine. L'ordre du jour sera, essentiellement, consacré à la question de restructuration du parti. Cette réunion donnera le feu vert aux sept membres de l'instance dirigeante afin de procéder à la désignation des secrétaires de mouhafadha. Seules les mouhafadhas d'Oran, Tlemcen, Khenchela et Batna, où l'élection des bureaux rencontre de sérieux problèmes, ne sont pas concernées par l'opération. Selon le chargé de la communication, Saïd Bouhadja, «les membres du secrétariat feront des propositions sur les profils de candidats choisis parmi les bureaux élus; la direction fera ensuite son choix définitif». On ne sait si les candidats retenus feront l'unanimité chez leurs pairs une fois désignés. A l'orée des élections locales, chaque partie tentera de faire la pression pour faire passer son candidat, y compris au sein de l'administration locale qui veut avoir un oeil sur la cuisine du FLN. On comprend dès lors pourquoi la désignation des mouhafedhs intéresse beaucoup de monde. Les élections législatives ont été organisées sans les mouhafadhas, rappelle-t-on. En centralisant l'opération de confection des listes de candidatures, le FLN a obtenu les résultats qu'on connaît. Maintenant, il veut éviter les erreurs du passé en essayant d'éloigner le plus loin possible le spectre de l'abstention. Le choix des mouhafedhs s'avère primordial dans la conjoncture actuelle. On veut des personnes sûres, aptes à faire les bons choix pour éviter la débâcle électorale en novembre prochain. Le FLN compte réactiver, en outre, la commission de la communication. Une première rencontre est prévue dès cette semaine pour faire le point. Elle planchera sur la préparation d'un journée d'information qui regroupera les mouhafedhs, députés, sénateurs, membres de l'instance exécutive; une sorte de mini-congrès qui mettra en oeuvre une stratégie électorale pour gagner les locales. Cette même commission avait travaillé sur les législatives, rappelle-t-on. Mais le fruit de son travail n'a pas été exploité. La confection des listes, source de contestation, a rendu caduc le travail fourni pendant de longs mois par la commission. On est entré dans l'improvisation alors que les textes étaient disponibles. Le FLN semble avoir tiré les conséquences de la déroute du 17 mai. La gestion catastrophique des APC, en raison du pluralisme, des interférences des prérogatives, ainsi que de la qualité des élus choisis dans les circonstances qu'on sait, a rendu les électeurs sceptiques. Pour la direction du FLN, tout le mal réside dans la loi électorale. Il faut changer donc la loi qui pervertit les moeurs dans les communes. Or, chacun sait qu'avec la meilleure loi du monde, les communes seront mal gérées quand les assemblées élues ne sont que le résultat d'une élection mal conçue. Le premier parti est en train de perdre du terrain à cause d'une politique suicidaire, menée par une équipe dont le seul souci est la préservation des acquis des personnes qui la composent. Au point que la vie militante s'est arrêtée. Depuis le dernier congrès de réunification, de janvier 2005, l'équipe dirigeante n'a pas pu achever l'opération de restructuration qui s'est soldée par une campagne électorale des plus néfastes pour le devenir du parti. En recourant aux comités de soutien, à l'insu de la base militante, les candidats se sont retrouvés sans assise. Le taux d'abstention record de mai dernier justifié par le désenchantement et le marasme qui a caractérisé la base militante du FLN. La direction se doit de faire l'effort pour combler cette lacune. Le parti est d'abord une affaire de militants. Quand des apprentis sorciers pensent remplacer la base militante par une autre, comme on change de couche, on se dit que l'avenir nous réserve bien des surprises.