Des oeuvres issues des différentes régions du pays ainsi que des troupes étrangères figurent au programme de la 40e édition du Festival du théâtre amateur. C'est dimanche dernier que la Maison de la culture Abderrahmane-Kaki a ouvert ses espaces à des représentations d' oeuvres théâtrales, pertinentes. Des oeuvres issues des différentes régions du pays ainsi que des troupes étrangères figurent au programme de la 40e édition du Festival du théâtre amateur. L'ouverture fut marquée par la représentation de Maout El hakaouati (la mort du narrateur), qui traite des expressions culturelles qui ne sont pas de l'ordre de l'admis, comme nous pouvons le constater à travers l'usage de l'insulte, des conduites symboliques profondes et des unités culturelles assez stables. Par exemple, pour l'ensemble des pays du Maghreb, les univers de la représentation du féminin et du masculin, les rapports de parenté ou de lignage, les configurations de l'altérité ou de la sédimentation historique sont identifiables là où pour beaucoup, il n'y a qu'une expression non tolérée. Cette pièce est une oeuvre de Mohamed Abou Maânouk et réalisée par Abd Ali Kouidi. D'emblée, l'on retient que cette troupe, qui nous vient de la wilaya d'Adrar où le 4e art est balbutiant, vient de confirmer, une nouvelle fois, sa place parmi l'élite du Théâtre amateur national. Son metteur en scène attitré, Noureddine Boulghiti, est à son énième tentative dans un théâtre qui se veut à préoccupation citoyenne. Le spectacle est assez réussi, les acteurs ont montré avec efficacité leur savoir-faire, et ils ont puisé leur inspiration dans un théâtre symboliste tant dans son écriture dramatique que scénique. La chorégraphie est inspirée du patrimoine local, entre autres, le sud algérien. Les couleurs et les formes sont d'une sombre scénographie et le texte est en arabe dialectal. Tout ce travail est au service du narrateur où il est question de la légendaire Chahrazed des Mille et Une nuits, personnifiée avec intelligence. Deux forces inégales, celle du mal et celle du bien se la disputent avec fougue. Les forces du mal la tourmentent par toutes sortes de tortures physiques et mentales. C'est à ce niveau que la représentation est convaincante en traduisant la déchéance qu'engendrent la cruauté et le mal d'un système basé sur la répression et la manipulation des consciences. Le débat, qui s' en est suivi a été plutôt stigmatisant. Il est regrettable de voir chez les intervenants que le théâtre amateur reste encore une expression populaire péjorative. Ce Festival du théâtre amateur est une aubaine en tout cas, pour s'imprégner davantage du fait théâtral dans toutes ses dimensions. Une manière de découvrir de nouveaux talents insoupçonnés.