Le RCD n'a pas fini de «manger son pain noir». Après les multiples retraits de nombreux militants devant le parcours, jugé incohérent, du parti, la convention, récemment tenue à Alger, a été des plus houleuses. La dernière convention nationale du RCD a été une rencontre épique. Le parti du Dr Sadi a finalement opté pour le boycott des prochaines législatives. Cependant, selon des sources crédibles, la convention nationale du RCD a été fortement agitée. Les débats houleux ayant tourné, principalement, autour de la position du parti, lors du prochain scrutin. Plusieurs voix, et non des moindres, ont exprimé pratiquement un avis allant à l'encontre des voeux de la direction. Constantine, Khenchela, Batna et d'autres wilayas ont exprimé le désir de voir «le RCD participer aux prochaines élections». Selon eux, «c'est l'essence même de l'existence d'un parti». D'autres militants de ce parti, comme Ould Ali El-Hadi, ou encore Azamoum et le Dr Mekkaoui ont partagé cette vision participative. Cependant et face aux réalités du terrain, notamment en Kabylie, avec une perte de vitesse certaine du parti et une nouvelle donne pour dire au mouvement citoyen. «Le Dr Sadi, un politique qui a toujours lutté contre ‘‘la politique de la chaise vide'' se trouve réduit à militer pour le boycott.» Les bureaux régionaux de Constantine, Khenchela, Batna... ont claqué la porte du parti. Le responsable de Constantine pour le RCD a dressé un violent réquisitoire contre le président du RCD, qu'il accuse de «soumettre tout le parti à ses seules volontés». En se retirant du parti, ces responsables ont carrément décharné le RCD, notamment dans l'est du pays. Ce coup, très difficile, semble avoir été très sérieusement accusé par le parti «démocrate républicain». La même menace couve au centre du pays, principalement au sein de ceux qui sont considérés comme «l'armature solide». Ainsi, MM.Ould Ali El-Hadi, Azamoum et le Dr Saïd Mekkaoui auraient soulevé l'ire de la direction du RCD, avec leur vision «participationniste». Il semble que, d'ores et déjà, un plan visant à leur marginalisation est en train de se mettre en place. C'est que le parti a changé d'optique. Pour l'heure, un autre groupe a le vent en poupe. Les mêmes sources affirment que «Hamid Lounaouci, l'ancien ministre des Transports dans le cabinet Benflis et actuel chargé de communication de ce parti, serait pressenti comme le prochain vice-président de ce parti». Faisant dans l'humour acéré et dans une langue qu'il maîtrise fort bien, le Dr Sadi a révélé, lors de son point de presse animé au siège du parti le jour même de la tenue de la convention nationale, que «ces élections menacent le RCD» et d'ajouter: «Il semble qu'on nous a réservé sept sièges à la prochaine APN...» Et Sadi d'expliquer que le parti a longtemps porté son projet de société sans être présent dans les institutions. Ceci pour essayer de répliquer à ceux qui affirment qu'un parti qui prône le boycott n'a plus qu'à raccrocher... la veste. Plus qu'auparavant, le RCD est à la croisée des chemins. Sa dernière décision de boycott, plus liée à l'état du parti, est, qu'on le veuille ou non, un véritable coup dur qui semble difficile à surmonter. D'autant plus que les rangs du parti en sont affectés.