Le manque de transparence et de démocratie dans la gestion du parti de Sadi reste la principale récrimination soulevée contre lui. Un groupe de militants, membres du conseil national du RCD, a rendu public hier un communiqué dans lequel il s'insurge vivement contre la tenue, durant ce week-end, de la convention nationale ouverte à «la société civile proche des thèses de ce parti». Le document se montre d'autant plus outré qu'il se demande comment «on peut fermer son parti à ses propres militants pour l'ouvrir à des étrangers». Ajoutant que «le RCD a liquidé ses meilleurs cadres et se tourne à présent vers la société civile pour tenter de sauver ce qui reste encore à sauver». Loin d'être dupes, ces cadres du parti, soutenus par un grand nombre de sympathisants, accusent leur président de «trahir» les idées mêmes qu'il est censé défendre, à savoir la démocratie et la transparence. Ces membres de la direction du RCD affirment, en effet, avoir découvert la tenue de cette convention en même temps que tous les citoyens par voie de presse, ce qui prouve bien que le Dr Sadi continue à gérer son parti comme une propriété privée. Les accusations en ce sens ont fusé contre lui depuis de nombreuses années de la part de ses plus proches collaborateurs qui ont tous fini par démissionner ou par se faire évincer de manière fort discourtoise. Ces militants, qui vont jusqu'à dire que le parti est moribond à cause de la gestion catastrophique qui en est faite, en appellent à un débat serein et responsable afin de sauver ce qui peut encore l'être, mais aussi de faire triompher les idées phares qui sont celles du RCD et qui enchantent beaucoup de démocrates et de républicains algériens. En attendant, la convention, telle que conçue, et rejetée dans son fond et dans sa forme par les auteurs du communiqué. Un appel est, en outre, lancé à «tous les militants et sympathisants sincères afin de se mobiliser pour que l'idéal qui nous a réunis ne soit pas perverti pour de bas et obscurs desseins politiciens et intérêts bassement matériels qui ne feront qu'altérer davantage les chances de sortie de crise pour l'Algérie et les chances d'évolution du parti». La démarche de Sadi, qualifiée de «fuite en avant devant une urgence historique», annonce une nouvelle zone de turbulences pour ce parti qui risque fort d'y laisser des plumes, si tant est qu'il lui en reste quelques-unes encore. Une affaire à suivre...