Ce taux est expliqué par l'absence de mécanismes de réinsertion qui empêche certains prisonniers de revenir au droit chemin. L'Algérie compte 54.220 individus dans ses 127 prisons. Le taux de récidive est évalué annuellement à 43%. Certains expliquent ce taux par l'absence de mécanismes de réinsertion qui empêche certains prisonniers de revenir au droit chemin. Les récidivistes constituent un danger dans les prisons, même si des aménagements introduits en faveur de la réforme, tendent à prévenir la contagion des nouveaux détenus par les récidivistes en les séparant. A elle seule, la maison d'arrêt d'El Harrach accueille 2500 incarcérés, dont 40% environ ont moins de 27 ans. La moitié des individus en détention actuellement sont des récidivistes. En revanche, le directeur général de l'administration pénitentiaire et de la réinsertion, M.Mokhtar Félioune, juge ce taux modeste comparé aux autres pays. «Les pays de l'Europe enregistrent annuellement des taux de récidive dépassant les 70%», a-t-il déclaré, hier, en marge d'une conférence de presse animée à la résidence des magistrats. La conférence a porté sur le bilan et la situation du secteur, notamment en ce qui concerne les résultats obtenus par les détenus en matière de formation. Le directeur voulait présenter, en chiffres, les résultats de la réforme judiciaire en matière de formation des détenus. Ils sont 453 parmi les 875 détenus qui ont obtenu leur baccalauréat cette année. Pour l'examen du BEF, ils sont 735 à être reçus. Ces derniers bénéficieront des procédures de grâce figurant dans le décret présidentiel de 2006. Le budget dépensé pour l'équipement est de 50 millions de dinars. Quant à la formation, celle-ci a coûté 90 millions de dinars. Le ministère de la Justice a décidé, dans ce sens, de créer des structures d'accompagnement des détenus libérés. Celles-ci auront la tâche, selon M.Félioune, d'aider ces derniers, surtout ceux qui ont bénéficié de formation en prison, à trouver un emploi. Pour M.Félioune, la nouvelle loi pénitentiaire a pu régler certains problèmes, mais le surpeuplement reste le point noir des prisons. En effet, la forte hausse du nombre des détenus en Algérie s'accompagne de terribles conditions carcérales. Très loin des normes internationales, les prisons algériennes sont surpeuplées. Ainsi, l'espace réservé à chaque détenu n'excède pas 1,86 mètre carré, alors que le standard européen prévoit 12,2m2. L'une des raisons semble résider dans le recours abusif à la détention préventive. La détention provisoire représente 12% du total des détenus, selon M.Félioune. Des avocats et des défenseurs des droits de l'homme sont unanimes pour qualifier cet usage d'abusif. Conscient de cette réalité, le département de Bélaïz a instruit les magistrats d'éviter au maximum le recours au mandat de dépôt. Une série de mesures a permis le désengagement des prisons. Au chapitre des droits, la nouvelle loi pénitentiaire favorise le recours à la liberté conditionnelle. Cette année, ils sont 9474 détenus à avoir bénéficié de libérté conditionnelle. Les grâces décidées régulièrement par le président de la République sont de nature également à alléger la pression sur les centres de détention. Sur les 127 prisons algériennes, 59 datent du XIXe siècle et 36 bâties entre 1900 et 1962. Il est prévu, pour 2009, la construction de 13 établissements pénitentiaires pour une capacité de 19.000 places.