L'espace d'une tournée qui l'a conduit à Lakhdaria, Bouira et Sour El Ghozlane, Mustapha Guerrouabi a trouvé tout le temps nécessaire pour renouer avec ses origines. Native d'El Hakimia, une commune située dans la région de Sour El Ghozlane au sud de la wilaya de Bouira, la famille Guerrouabi avait toujours vécu dans la capitale qui a vu naître El Hachemi, le maître du chaâbi. En reprenant une large partie du récital de son père, là où il s'est reproduit, Mustapha a su déclencher les ovations d'un public avide de chaâbi et de soirées animées. Le fils saura parfaitement et superbement imiter le maître jusque dans ses gestes et ses réflexes. Durant ses trois représentations à travers lesquelles Mustapha voulait rendre un vibrant hommage à son père, El-Hachemi, à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, la prestation était majestueuse, voire exemplaire et l'engouement du public était au top. Les soirées chaâbies de Guerrouabi fils ont réellement sorti la wilaya de sa torpeur. Contents d'écouter ou plutôt de savourer l'ancien répertoire du monument du chaâbi, les mordus du style ne cessaient de répéter avec Mustapha des morceaux de El Bareh, El Warka et autres chansons-phares du défunt El Hachemi. Des moments émouvants et certainement inoubliables que l'héritier d'El Hachemi ses fans a eu à partager avec. Mustapha Guerrouabi regrette le fait que les autorités locales n'approuvent toujours pas son idée de créer un conservatoire de musique à Sour El Ghozlane d'où sont originaires ses grands-parents. «La future école sera baptisée El-Hachimia en hommage à mon défunt père», dira Mustapha avec des mots simples et un regard chargé d'espoir. Il parlera aussi de la Fondation El Hachemi Guerrouabi qui devrait voir le jour dans un avenir proche à Alger. Le chanteur n'omettra pas de revenir sur les conditions socioprofessionnelles et du statut de l'artiste, lui qui parlera en connaissance de cause, car sa famille n'a jamais perçu le capital décès après la disparition de son père. De son vivant, El Hachemi qui avait décidé en 1968 de quitter définitivement la RTA, ne jouissait guère d'une quelconque couverture sociale.