Les opérations prennent en tenailles les derniers îlots terroristes. Après Yakouren et Sidi Ali Bounab, c'est au tour des régions du centre-ouest du pays de connaître une intense activité des forces de sécurité. Les wilayas de Blida, Aïn Defla et Médéa, très longtemps infestées par les groupes armés et qui ont connu, néanmoins, un retour progressif de la sécurité, constituent, aujourd'hui, une cible pour les terroristes du Gspc. Ce groupe, qui n'a pas réussi à récolter les dividendes de son allégeance à Al Qaîda, est sur le point, selon des sources au fait des activités terroristes, de se redéployer dans ces régions afin de ne pas trop s'éloigner de la capitale. Réputés comme ayant été sous influence de l'AIS et du GIA, les maquis du centre-ouest sont, désormais, convoités par le Gspc. Et c'est, apparemment, grâce à des réseaux de soutien encore actifs que le Gspc a entamé le montage de cette opération. La récente reddition d'un terroriste à Blida a levé le voile sur cette tentative de redéploiement. Un nombre important de terroristes a été signalé dans cette région. Les terroristes comptaient, selon les mêmes sources, s'organiser pour mettre à feu et à sang les wilayas du centre-ouest du pays. Ils sont près d'une centaine, selon des estimations militaires. La suite est bien claire. Après vérification et recoupement, le commandement de la 1re Région militaire a déclenché une vaste opération de ratissage ciblant l'ensemble de la région. Munis de moyens sophistiqués, les éléments de l'ANP ont, d'ores et déjà, investi certains lieux de repli après que les forces héliportées aient pilonné des caches et casemates utilisées par les terroristes. Un bilan encore officieux fait état de la neutralisation de quelques terroristes qui se seraient terrés dans l'une des caches ciblées par les forces héliportées. A la suite des opérations de bombardement, plusieurs mines qui protégeaient les alentours des caches ont explosé, causant des incendies. Toute la région vit au rythme d'une offensive militaire similaire à celle de Yakouren, laquelle s'est soldée, selon un nouveau bilan, par l'élimination définitive de 25 terroristes. L'ANP exerce dans sa stratégie une pression considérable pour mettre «à vue» les irréductibles, non sans avoir étudié dans le moindre détail les agissements des terroristes. Ces derniers procèdent, habituellement, par petits groupes pour tenter d'échapper au dispositif sécuritaire. Cette tactique est, de toute évidence, connue des services de sécurité, qui ont systématiquement mobilisé des militaires qui progressent en «triangle» depuis les trois wilayas (Blida, Médéa et Aïn Defla). C'est d'ailleurs le même procédé qui a été entrepris à Khenchela où le commandement de la 5e Région militaire a déclenché une impressionnante opération sur les traces d'un groupe qui n'est pas moins important. Il a été signalé entre Boudakane, Djebel El Abiedh et Al Jadida. De jour en jour, les groupes armés affiliés au Gspc et activant au profit de ce qu'on appelle, désormais, Al Qaîda au Maghreb islamique, perdent de leur capacité de nuisance. La récupération du terrain par l'ANP, le rétrécissement de bases logistiques et le déclin de mercenaires en provenance de pays étrangers sont autant de coups durs portés au terrorisme. Les attaques meurtrières de Boumerdès, Tizi Ouzou, Alger et Lakhdaria contre la population et les services de sécurité obéissent, selon des sources militaires, à une «stratégie» de la mouvance islamiste structurée et informelle. Elles découlent d'un plan de déstabilisation de l'Etat et de la société. Mais «ce monstre» qu'on appelle «terrorisme», a été, à chaque fois, terrassé par les défenseurs de la République.