Alors que l'ES Sahel dispose d'un patrimoine de 22 hectares, le club algérien n'a rien. La JS Kabylie peut-elle faire mieux que ce qu'elle a montré vendredi dans son stade de Tizi Ouzou face à l'ES Sahel? Certainement oui, mais l'erreur serait d'affirmer qu'en ce cas, la défaite de vendredi n'était qu'un accident. C'est se leurrer que de penser cela et en même temps, on ne rend pas service au club de la Kabylie. Si on évoque un accident de parcours, cela sous-entend que la JSK est capable de jouer un football de très haute facture; ce qui est entièrement faux. Une équipe qui joue bien gagne. En prenant, justement, pour exemple le dernier succès des Canaris, celui enregistré face à l'AS FAR de Rabat, force est de reconnaître que, ce jour-là, la chance de l'équipe algérienne est d'être tombée sur une formation de son niveau, donc aussi faible qu'elle. C'est bien là la triste et cruelle vérité. Nous ne sommes pas les seuls à penser cela, puisque le président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, lui-même, indiquait après le match de vendredi que son équipe ne méritait pas d'aller plus loin en Coupe d'Afrique et qu'il avait tout fait pour mettre les joueurs dans les meilleures conditions. C'est là un aveu d'impuissance devant plus fort que soi, face à des équipes mieux préparées et disposant d'atouts plus importants. Mais c'est sur le volet des joueurs que nous insisterons puisque Hannachi affirme leur avoir donné tous les moyens. En cela, malgré la grande expérience qui est la sienne, il nous semble qu'il se trompe sur ses joueurs. Disons qu'il leur accorde plus d'importance qu'ils n'en méritent. En revoyant le match à la télévision, vendredi dernier, on s'aperçoit que, contrairement aux Tunisiens qui étaient venus disputer un match de Coupe d'Afrique, donc jouer au football, les joueurs algériens ont passé, eux, leur temps à jouer...au cinéma. Ils sont, d'ailleurs, passés maîtres dans la tricherie, eux, les joueurs surpayés pour des efforts qu'ils ne consentent pas à faire. Ils ont une chance inouïe, les joueurs algériens d'aujourd'hui, de faire exploser les tiroirs-caisses des clubs. Ils ont bien de la chance de tomber sur des présidents qui se mettent en quatre pour satisfaire leurs exigences. Ils ont une veine extraordinaire d'évoluer à une époque où le marché des publications sportives a éclaté et sous l'effet duquel le moindre tapeur dans un ballon est transformé en vedette qui vous somme, par la suite, de lui allonger un chèque avec plusieurs zéros en compensation de sa signature au bas d'un contrat. Le drame, c'est que l'argent investi l'est pour rien, pour des joueurs qui ne cessent de se lamenter et de se plaindre alors qu'ils fournissent peu d'efforts pour mériter ce qu'ils gagnent. Nous ne faisons pas référence spécialement aux joueurs de la JSK, mais à tous les joueurs des autres clubs, exception faite des étrangers qui semblent plus disposés à travailler comme de vrais professionnels. Et nous sommes certains que Moh Cherif Hannachi, tout comme beaucoup de ses collègues, partagent ce point de vue. L'un d'eux (dont nous ne citerons pas le nom mais qui est très connu) nous avouait récemment que le «meilleur joueur algérien ne vaut pas plus de cent millions de centimes». Mais il ne suffit pas de se focaliser sur le faible rendement des joueurs pour expliquer le ratage de la JSK. Il y a longtemps que nous faisions remarquer que dans la conception actuelle du calendrier de la Champion's League africaine, il est peu probable que les clubs algériens puissent s'affirmer. La JSK était sur la brèche du championnat national et de la Coupe d'Algérie, au mois de juin alors que venait de débuter la Champion's League africaine. Si elle s'était qualifiée pour la finale de la coupe d'Algérie, celle-ci aurait été reportée, puisque sa date coïncidait avec le déroulement de la seconde journée de la phase de poules de la compétition continentale. L'ES Sahel en avait terminé avec les deux compétitions officielles de la Tunisie au mois de mai. Dans ce pays, la division 1 ne compte que 14 clubs, et là- bas il n'y a pas de présidents qui passent leur temps à demander des reports de matches pour leurs équipes respectives. Là-bas, l'ES Sahel peut compter sur un patrimoine de 22 hectares sur lequel elle a érigé son centre de formation et sa base d'entraînements. Chez nous, la JSK ne dispose que d'un terrain en gazon synthétique, qui vous brûle la plante des pieds les jours de grosse chaleur, le stade de Tizi Ouzou. La différence est là aussi. Et il nous semble qu'un club comme l'Ittihad de Tripoli est sur une telle voie. En tout cas, il a des joueurs qui jouent au football, non des tricheurs, et des installations que la JSK ne peut voir qu'en rêve. Au rythme où les choses évoluent, il faut s'attendre à voir les Libyens nous dominer largement en football. Et pendant ce temps, on se gargarisera des dires des uns et des autres au sujet de transferts de joueurs qui n'en valent pas la peine. C'est bien dommage!