Sa décision de quitter définitivement le club semble reportée à une date ultérieure. Boualem Tiab est revenu à la présidence de la JSM Béjaïa. Fallait-il s'y attendre? Beaucoup diront que oui, dans la mesure où l'intéressé avait, par le passé, fait part de son désir de s'en aller. Plusieurs fois, il avait démissionné mais, à chaque fois, il avait repris du service, soit sur demande des supporters, soit sur requête des autorités de la ville. Il aurait, donc, récidivé en la matière, sauf que, cette fois-ci, son retour ne peut être considéré comme définitif. «Dans mon esprit, je suis partant», nous a-t-il dit lorsque nous l'avons contacté. Et Tiab de nous rappeler les motifs qui ont fait qu'il démissionne pour la énième fois de son poste. «Je n'ai eu de cesse de dire que je suis malade et que mes médecins me recommandent du repos et du calme, nous a-t-il déclaré. Ce n'est certainement pas le gestion d'un club de football qui peut répondre favorablement aux prescriptions de mes médecins. De plus, dans le football, nous vivons dans un milieu ingrat. Vous ne pouvez imaginer ce que j'ai pu faire pour ce club que j'ai pu mener de la division 2 à une troisième place en division1 et à une qualification historique à une Coupe d'Afrique. Malgré cela, il a suffi d'un match nul de la JSMB à domicile face au WAT pour que je sois pris pour cible par des énergumènes qui se disent supporters du club. Je suis issu d'une famille respectable de Béjaïa et je ne permettrai à personne de porter atteinte à mon honneur. Ces personnes m'ont fait du mal et je me voyais mal continuer dans une telle galère. Et puis il y avait ce que je qualifie de mépris de la part des autorités locales qui ne lèvent pas le petit doigt pour venir en aide à la JSMB même si elle avait été sacrée championne d'Algérie. Pour moi, ces autorités n'ont rien compris à la portée du sport dans une ville, alors que nous d'autres cieux si certaines cités sont connues, c'est grâce à leur équipe de football. Dites-moi un seul instant en quoi les élus de la ville de Béjaïa font plus que la JSMB sur le plan de la promotion de l'image de marque de la cité?» Cette critique des autorités locales semble s'être accentuée comme il nous le confirme. «Si je suis revenu, c'est sur demande du wali qui a insisté pour que je reste. Il m'a promis qu'il allait inciter l'APW à faire un geste en faveur de la JSMB. J'ai pu voir de mon côté les responsables de cette APW qui m'ont assuré de leur soutien dans le financement du club. Or, je viens d'apprendre que la JSMB n'a reçu comme subvention de la wilaya que 500 millions de centimes. C'est là une somme dérisoire sachant que la gestion d'un club de la division 1 nécessite, au moins, dix fois cette somme. Le wali de Béjaïa a compris que cela était insuffisant. C'est pourquoi il a demandé à l'APW de puiser dans d'autres chapitres pour augmenter la part revenant à la JSMB. Les membres de cette APW lui ont répondu par la négative, ce qui veut dire qu'ils n'ont cure de la JSMB et de ses problèmes. Vous voyez un peu le genre de problèmes auxquels je suis confronté avec le président de section, Fayçal Aloui». Au sujet de ce dernier, Boualem Tiab nous dira qu'il a trouvé quelqu'un de disponible, qui aime la JSMB et qui fait de son mieux pour l'aider. «C'est quelqu'un qui soutenait l'équipe la saison dernière alors qu'il n'était pas membre du comité directeur», nous dira Tiab. Un Tiab encore plus irritable lorsqu'on lui parle de l'APC. «Son président ne nous a même pas reçus, ce qui démontre tout l'intérêt qu'il accorde au club.» Dans de telles conditions, on ne peut que comprendre le responsable du club béjaoui lorsqu'il parle de «dégoût» et de son envie de partir. Dans une telle perspective la responsabilité des élus de la ville de Béjaïa sera entièrement engagée. Une ville que l'on dit touristique mais dont certaines artères sont complètement «défoncées» et où le cadre de vie médiocre est loin de refléter le standing dont devrait jouir une cité historique comme celle des Hammadites. Cela dit, la JSMB est depuis ce week-end en stage à Aïn Draham en Tunisie pour préparer une saison qui s'annonce difficile pour elle. «Nous avons terminé 3eme la saison dernière. Nul doute que cette fois-ci on va nous attendre de pied ferme», estime Boualem Tiab qui reconnaît que l'effectif a été largement «dégraissé». «De nombreux joueurs qui étaient en fin de contrat sont partis. Nous n'avons pas tellement cherché à les retenir et nous sommes en voie de les remplacer», ajoute-t-il, indiquant que l'objectif du club sera focalisé sur le championnat où il «s'agira d'obtenir le meilleur classement possible». Tout cela pour dire que la Coupe de la CAF ne viendra qu'en second. «Elle débutera en février 2008. Nous aurons tout le temps d'y penser», dira-t-il.