Les succès remportés par les forces de sécurité en matière de lutte antiterroriste sont loin d'enchanter ses ennemis. A quelques encablures de la rentrée sociale, l'Algérie donne l'impression de vivre un profond marasme sur tous les plans. Gouvernement, classe politique et syndicats adoptent des attitudes loin d'appeler à l'optimisme. C'est dans ce contexte caractérisé par la crispation à tous les niveaux que l'ANP et les autres forces de sécurité mènent une lutte acharnée contre le Gspc de Droukdel. Ce groupe dont l'allégeance à Al Qaîda est de plus en plus controversée et fait couler beaucoup d'encre, n'a jamais caché son obstination à mettre l'Algérie à feu et à sang. Dans ses discours diffusés par Al Jazeera, il a toujours essayé de donner l'image d'un groupe qui combat le pouvoir et épargne la population. Mais la réalité est tout autre. La moitié pour ne pas dire la majorité des victimes du Gspc sont des civils. Et les Algériens dans leur diversité n'ont pas hésité à condamner les agissements de cette organisation, qui recrute des mercenaires pour faire la guerre à l'Algérie. Traversé par de nombreux conflits liés au partage de la «ghanima»et aux attentats kamikaze qui n'ont jamais fait l'unanimité, le Gspc est au bord de l'implosion. Il a perdu près de 500 terroristes entre août 2006 et août 2007. Depuis le début de l'année 2007, les forces de sécurité ont réussi le démantèlement de plus de 30 réseaux de soutien au terrorisme entre El Oued, Biskra, M'sila, Tebessa, Oum El Bouaghi, Boumerdès, Tizi Ouzou, Skikda, Jijel et Alger. Et plus 300 terroristes ont déposé leurs armes. Les plus grandes opérations de reddition ont été enregistrées à Skikda, Jijel et Annaba. Pour le Gspc, c'est la débâcle inéluctable. Dans ce contexte, Droukdel garde-t-il Benhadj Abd El Qahar prés de lui afin qu'il l'utilise comme une carte de chantage le cas échéant? Tout porte à le croire. Ali Benhadj qui suit de près l'évolution des événements à Yakouren interviendra-t-il au profit d'une solution négociée? Il est curieux que, parallèlement à l'évolution positive de la lutte antiterroriste, des cercles à l'étranger multiplient les provocations à l'endroit de l'Algérie. Simultanément, on brandit la menace d'attentats avec l'apport de nouveaux mercenaires et on médiatise à outrance le refus de Belbacha, un détenu algérien de Guantanamo, de rentrer en Algérie. Et c'est aussi, ce moment qu'ont choisi certains cercles en Nouvelle-Zélande pour demander l'expulsion d'Ahmed Zaoui, une des anciennes figures de l'ex-Fis. Les succès de l'ANP ont suscité une réaction négative de la part de tous ceux qui font tout pour que le statu quo demeure en Algérie. Les partisans du pourrissement savent qu'ils risquent de perdre d'immenses intérêts générés par le trafic en tous genres dans un contexte de paix. L'attentat dont a été victime l'ancien émir de l'AIS à Larbaâ entre dans cette logique de pourrissement. La disparition de Mustapha Kartali aurait chamboulé beaucoup de choses dans la Mitidja! A moins que ceux qui lui ont préparé cet attentat, ne voulaient que l'avertir. Dans ce cas, le message est à prendre au sérieux et il faut s'attendre que d'autres repentis soient la cible d'autres attentats, histoire de dynamiter la réconciliation nationale. Les prochains jours nous le diront d'une manière ou d'une autre.