Le ministre avait pourtant annoncé en septembre 2006 que l'anarchie caractérisant la distribution du livre ne se reproduirait plus. Evidence. Cette année, la mauvaise gestion de la distribution ainsi que la vente des manuels scolaires à des prix excessifs occupent le devant de l'actualité scolaire. Dans ce cadre, le ministre de la Solidarité, Djamel Ould Abbès, procède aujourd'hui à la distribution des affaires scolaires au profit des écoliers issus des familles nécessiteuses des 48 wilayas. Un geste qui soulagera l'ensemble de ces familles. Car des écoliers, tous cycles confondus, notamment du primaire, demeurent toujours privés de ce nouveau livre scolaire. Ce sont quelque 30% d'écoliers qui sont dépourvus de ce moyen d'enseignement. Pourtant, il y a presque une année, en septembre 2006, le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, avait annoncé que l'anarchie qui a caractérisé la distribution de ce livre ne se reproduirait plus. Il avait pris l'engagement de rendre disponible, à partir de cette rentrée scolaire qui interviendra à moins d'un mois, le manuel scolaire dans toutes les librairies. Seulement, les propos du responsable du département de l'éducation ne reflètent guère la situation qui prévaut à cet effet. C'est l'imbroglio. S'agit-il d'un simple retard, d'un oubli ou encore de la frilosité affichée par le ministère de l'Education envers le secteur privé, soit dans l'édition ou la distribution? Paradoxe. Le livre scolaire n'est actuellement disponible qu'au niveau des librairies étatiques. Il est ainsi disponible à Média Book et à la librairie Rédha-Houhou, appartenant toutes les deux aux éditions publiques Enag. Il convient de préciser qu'une convention a été signée, il y a deux mois, entre celles-ci et l'Office national des publications scolaires (Onps). La livraison du livre scolaire, 40 à 45% uniquement pour les classes terminales, dans ces librairies, a été assurée juste avant la fin du mois de juillet. Autre interrogation. Pourquoi l'Onps a pu finaliser le contrat avec certaines librairies et pas d'autres? Le livre scolaire sera-t-il, encore une fois, distribué au compte-gouttes, obligeant des parents désemparés à se tourner vers le marché parallèle et à des prix exorbitants? Une importante réunion regroupant certains libraires et les responsables de l'éducation sur les modalités de distribution du livre scolaire a été prévue, il y a plus d'une année. A ce jour, cette réunion n'a jamais eu lieu et aucune indication n'a été donnée aux libraires sur cette question. D'autre part, la marge bénéficiaire de 8% accordée à la vente du livre scolaire n'est pas du goût des libraires. Un pourcentage jugé insignifiant. D'ailleurs, les responsables des librairies se contentent de la vente du livre parascolaire avec un pourcentage oscillant entre 20 et 25%. Un autre problème, rarement évoqué, concerne le manuel scolaire distribué aux écoliers des trois paliers. Il s'agit du délicat problème de la traduction des concepts scientifiques du français vers l'arabe. Le voile n'est pas encore levé sur les ouvrages et les épreuves du baccalauréat truffées d'erreurs et de confusion de concepts. A ce sujet, le ministre a récemment déclaré que la deuxième phase de la réforme sera consacrée à la mise en place d'un dispositif d'évaluation systématique des nouveaux programmes et manuels en vue de leur actualisation périodique. A noter, par ailleurs, que le ministère de l'Education nationale organisera prochainement une conférence de presse pour faire toute la lumière sur la distribution du livre.