La panne du car-ferry Lato de la compagnie Cnan a été à l'origine du retard accusé. Afflux au port d'Alger. La grogne des passagers a atteint son paroxysme. La cause, une panne du car-ferry Lato de la compagnie Cnan. Flash-back. Les immigrés, de tous âges, s'apprêtent à traverser de nouveau la Méditerranée. La période estivale s'étant achevée, il est temps à ces immigrés de reprendre le chemin inverse. Ils doivent regagner d'autres continents pour préparer au mieux la rentrée sociale. Cependant, divers problèmes perturbent leur retour. Grogne totale. Un ras-le-bol que celui constaté chez l'ensemble de ces voyageurs qui n'ont pas cessé de tirer à boulets rouges sur l'équipe responsable de la gestion du service «voyages». Anarchique, chaotique... et tant d'autres qualificatifs sont sur les lèvres des mécontents. Ne pouvant maîtriser ses nerfs, un jeune se rendant à Alicante en Espagne, a qualifié cette situation de «sans précédent.» «Mon départ était prévu pour le 21 du mois écoulé. A ma grande surprise, ce voyage est reporté pour aujourd'hui (hier, Ndlr) à 8 heures précises. Pourquoi tout ce retard?» a -t-il fulminé. Le temps passe et ce jeune, originaire de Belouizdad, attend toujours qu'un miracle arrive à l'intérieur de la gare maritime d'Alger. Le départ du jour vers Marseille, destination la plus prisée des Algériens, prévu il y a de cela quatre jours est renvoyé aux calendes grecques. Ne pensant qu'à leur départ, les voyageurs ne veulent rien entendre. Le corps sécuritaire en renfort a tenté de calmer les esprits. En vain. Que d'injures échangées entre les policiers et les passagers. Les uns impatients de regagner l'Europe, et les autres n'étant pas à même d'organiser la foule. Sachant la mission qui nous a été confiée, un quinquagénaire a déclaré à L'Expression qu'un laisser-aller du corps sécuritaire a été constaté. Habitué à se rendre à Marseille deux à quatre fois par an, ce passager a juré par tous les saints que la gestion de la gare maritime périclite au fil des ans. Inexplicable est ce marasme à se fier aux propos de ce voyageur devant reprendre son travail de ferronnier dans une semaine. En attente sous un soleil de plomb depuis des heures, voire des jours, les passagers véhiculés n'en peuvent plus. Le ras-le-bol est à son comble. «Nous sommes sans rien depuis tôt le matin. Il n'y a même pas moyen de préparer le lait à mon bébé.» Dans le même contexte, le groupe parlementaire du parti En Nahda, dans un communiqué parvenu hier à notre rédaction, a déploré cette perturbation. «En nous rendant au port d'Alger, nous avons pu constater le stationnement de près de 1000 véhicules ainsi que de nombreuses familles qui attendent depuis quatre jours», précise le communiqué. En sus, le groupe parlementaire d'En Nahda a montré du doigt l'échec de la gestion de ce port d'Alger. A cet effet, le ministre des Transports est appelé à assumer pleinement ses responsabilités devant cette image désolante qu'ont les immigrés de leur pays natal. «Le ministre doit se rendre sur les lieux pour constater cette situation désastreuse et prendre les décisions qui s'imposent», ajoute la même source. Quelle explication pour calmer les esprits? Un responsable du corps sécuritaire a rejeté en bloc toutes les accusations adressées à l'encontre de celui-ci. «Ce retard est dû simplement à une panne de moteur au niveau du car-ferry Lato appartenant à la compagnie Cnan.» Pour pallier à cette anomalie, un autre bateau, Jean Nicoli, a été affrété spécialement pour assurer le transport des 712 passagers et quelque 245 voitures, poursuit notre interlocuteur. «Dans trois jours, un autre car-ferry d'une plus grande capacité assurera le transport de tous les autres passagers», a-t-il expliqué. Et de préciser que durant ces quatre jours de retard, les passagers ont été pris en charge au niveau des hôtels de Mazafran et Bouchaoui.