Le chef de l'Etat a été catégorique: ces actes profitent à «des intérêts étrangers, de capitales étrangères et de dirigeants étrangers». Le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a été très ferme. Sans hésitation, le président de la République réaffirme que l'Algérie demeure attachée à la réconciliation nationale. «Je ne renoncerais, l'espace d'une seconde, au projet politique que vous connaissez car c'est le peuple qui a voté cette politique bien définie et qui n'exclut aucun Algérien où qu'il se trouve», a-t-il affirmé, dans une déclaration faite après l'attentat perpétré jeudi soir à Batna et qui a fait 19 morts et 107 blessés. Le président de la République a été catégorique: il n'est pas question de revenir en arrière et d'abandonner un projet «que le peuple, dans sa majorité, a plébiscité lors des référendums sur la concorde civile et sur la réconciliation nationale». La voie de la réconciliation reste une option incontournable et stratégique. «Je voudrais dire au peuple algérien et à l'étranger que nous avons opté pour la voie de la réconciliation nationale et de la concorde civile comme voie stratégique dont nous ne nous détournerons jamais». Dans un message clair aux «extrémistes», Abdelaziz Bouteflika dira qu'ils «n'ont d'autre choix que celui de la réconciliation, de la fraternité et de l'unité des rangs pour l'intérêt du peuple algérien et pour l'Algérie». Et de préciser encore: «Nous traitons des questions politiques sur la base de la fraternité, du dialogue et de la solidarité entre toutes les parties et en veillant à dissiper tout amalgame». Cela dit, le président Bouteflika a affirmé que la lutte contre le terrorisme doit s'accentuer et se poursuivre jusqu'à ce que «nous en sortirons vainqueurs». Dans ce sens, il a déclaré: «Nous triompherons grâce à Dieu et à la détermination du peuple algérien, de tous ceux qui tentent de porter atteinte à la dignité et à la religion du peuple algérien». S'adressant indirectement aux détracteurs de la réconciliation nationale et notamment aux intégristes qui tuent au nom de l'Islam, le chef de l'Etat a lancé: «Que tout un chacun sache que nous ne sommes pas venus pour jouer des sentiments des citoyens et encore moins pour faire la promotion d'idées superflues étrangères à une religion dont les extrémistes s'appliquent à faire émerger des jeunes encore plus extrémistes, voire malheureusement des apostats». Et d'attester: «Nous sommes venus non point mus par la haine ni la rancoeur mais porteurs d'un message de paix et de sérénité (...). Nous sommes venus avec cette détermination de rattraper le temps perdu depuis les années 70 et 80. Nous avons relancé les chantiers qui étaient à l'arrêt et parachevé ceux qui devaient l'être. Nous avons également jugé nécessaire de reconstruire ce que le terrorisme et ses tenants inqualifiables ont détruit et nous avons apporté des idées nouvelles». Evoquant les bienfaits de la réconciliation, le chef de l'Etat a affirmé que les grands progrès et le développement qu'a connus le pays «ne sauraient avoir lieu en l'absence de la sécurité». Continuant à expliquer le retour à la vie civile, le président de la République a tenu à rappeler: grâce au projet de la réconciliation «nous avons redonné espoir aux femmes et aux enfants.» La preuve? «Voyez-les, ils ornent les meetings, les stades, les centres de culture, les écoles, les lycées et les universités». Cette amélioration et le développement concomitant ont permis à l'Algérie de rattraper «le retard accumulé pendant et après le terrorisme», a-t-il insisté. Etayant ses dires, M.Bouteflika a estimé: «Nous y sommes parvenus et aucune personne sensée ni en Algérie ni ailleurs ne saurait le nier. Nous avons bien réussi et tout l'honneur est pour nous de nous prévaloir d'avoir été ensemble pour recouvrer l'indépendance de l'Algérie (...)» A propos de l'attentat de jeudi, le premier magistrat du pays a qualifié l'acte d'indigne. «S'infiltrer dans un meeting populaire et tuer des innocents relève de la plus grande ignorance», a jugé le chef de l'Etat. Et de souligner que les actes terroristes servent désormais des intérêts étrangers. «Ces actes profitent à des intérêts étrangers, des capitales étrangères et des dirigeants étrangers. De tels actes constituent pour nous une violation de la souveraineté algérienne». En conclusion, le chef de l'Etat réitère la mobilisation, «plus que jamais», de l'Algérie déterminée à contrarier ce fléau transfrontalier. A noter que c'est la première fois que le chef de l'Etat s'exprime à chaud, juste après un attentat.