En public Hamid Temmar s'est permis, devant le président maltais, de laver un linge sale: la bureaucratie. L'Algérie et Malte accordent les violons pour une coopération économique plus fructueuse. L'Algérie espère sortir du tiroir des dossiers-clés de son économie, à l'instar du tourisme, de l'industrie, de l'aviation et de l'ingénierie. Malte, quant à elle, compte se délivrer de l'étiquette d'un pays-île et s'engager dans des investissements étrangers aux fins de mettre à profit l'accord d'association signé entre l'Algérie et l'Union européenne (UE). Le pays d'Edward Fenech Adami s'est inséré dans la liste des pays de la communauté européenne depuis 2004 et compte adopter l'euro (monnaie européenne) à partir de janvier 2008. Malte, faut-il le souligner, est l'un des pays de la rive nord de la Méditerranée qui ont réussi la transition économique. Elle était une base militaire avant 1979 et est passée par le canal socialiste à partir des années 80. «C'est une mauvaise expérience», commente le président maltais Edward Fenech Adami, lors du Forum d'hommes d'affaires algéro-maltais, ouvert, lundi soir, à Alger. C'est une manière de dire que le socialisme n'a pas été un bon choix pour Malte qui s'inscrit désormais dans la logique libérale. Présent au forum, en qualité de représentant du gouvernement algérien, Hamid Temmar, ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, a relevé «le bon climat d'affaires en Algérie et a invité les opérateurs économiques maltais à en profiter pour intensifier leurs investissements». Le président de la République a affirmé hier que l'Algérie a retrouvé sa stabilité après une décennie de tragédie nationale et offre des opportunités considérables d'investissement. «Après une décennie de tragédie nationale, marquée par le déchaînement de la barbarie du terrorisme et malgré les odieuses atrocités survenues récemment, l'Algérie a retrouvé sa stabilité», a dit le chef de l'Etat lors d'un déjeuner offert en l'honneur du Président de Malte, Edward Fenech-Adami et de la délégation qui l'accompagne. Il a ajouté que «Algérie s'attelle à la mise en place d'un Etat de droit fondé sur la pratique démocratique, le pluralisme politique, l'organisation d'élections périodiques et régulières et le respect et la promotion des droits de l'Homme». «Cette politique s'accompagne de réformes économiques profondes, d'une relance économique vigoureuse et d'un développement social durable», a souligné le Président Bouteflika.