Cette sélection de cibles à abattre par le terrorisme en Algérie, et qui a pour tutelle une organisation internationale non encore véritablement identifiée, pose un grand point d'interrogation. Le terrorisme dans sa version kamikaze revient en force en Algérie. La recrudescence des attentats de ce genre contre les forces de sécurité et les institutions étatiques s'étend aux intérêts de certains partenaires économiques de l'Algérie dont la France et l'Espagne. Le dernier attentat en date a eu lieu à Bouira. Il s'agit d'une attaque à la voiture piégée perpétrée contre un convoi de gendarmes escortant des employés étrangers dont deux Français et un Italien. Une reproduction des mêmes techniques de combat utilisées en Irak contre les forces d'occupation. L'acte terroriste coïncide avec la déclaration du numéro2 d'Al Qaîda, Aymen Al Zawahiri, qui a donné des consignes au Gspc qui lui a déclaré son allégeance afin de frapper les intérêts français et espagnols pour les chasser du Maghreb. Ce qui confirme que l'ex-Gspc est entré dans la phase active d'application des directives de l'organisation de Ben Laden qui oriente ses «coups» suivant des objectifs politiques et géostratégiques qui dépassent de loin les particularités algériennes. Cette nouvelle levée de boucliers contre des intérêts étrangers qui se caractérise par son aspect sélectif coïncide, faut-il le rappeler, avec le retour sur la scène internationale de l'Algérie sur le plan politique et une offensive en matière économique avec un déploiement stratégique dans le domaine de la politique énergétique surtout. La relance des grands projets économiques a attiré de nouveaux opérateurs économiques et attisé les convoitises d'une multitude de centres d'intérêt. L'échec du terrorisme en Algérie ne semble pas arranger les affaires de certaines parties. Les Algériens ont retiré la couverture idéologique et religieuse à ce phénomène destructeur après l'avoir découvert et subi dans leur chair. Depuis l'instauration d'une politique de réconciliation, des améliorations notables ont été constatées. Même s'il se trouve encore des îlots de résistance contre le cours de l'histoire qui a relégué le terrorisme en Algérie en simple machine de destruction anti-nationale. Cette sélection de cibles à abattre par le terrorisme en Algérie et qui a pour tutelle une organisation internationale non encore véritablement identifiée, pose un grand point d'interrogation. Depuis les événements du 11 septembre 2001, une nouvelle configuration du terrorisme international a vu le jour. Et aussi paradoxal que cela puisse paraître, le terrorisme s'est cristallisé dans des contrées faisant partie de l'hémisphère Sud. Le monde civilisé est, jusqu'à preuve du contraire, épargné par la furia terroriste. Le Moyen-Orient et l'Algérie sont les cibles inscrites dans les tablettes de ce terrorisme qui a fait de l'Islam son cheval de Troie pour des conquêtes qui occasionnent un retour de flamme désastreux pour le monde musulman et sa religion. L'Algérie serait-elle alors au centre des enjeux plus importants et qui dépassent de loin ses seules prérogatives politiques? La politique de la réconciliation nationale prônée par les autorités du pays a réussi à ramener l'Algérie à la paix et à la normalité en débusquant les véritables motivations des parrains de ce terrorisme qui n'a pas réussi son greffage au sein des couches sociales malgré la vulnérabilité affichée au quotidien par une malvie déchirante. Le fait de se rabattre sur le recrutement de mineurs pour exécuter les plans terroristes témoigne de la faillite idéologique et structurelle de cette mouvance. Attenter à la vie du président de la République, symbole de la réconciliation nationale, est un acte qui a dévoilé les véritables motivations des fossoyeurs de l'Algérie. Une Algérie remise debout avec son économie et ses richesses pétrolières et gazières dérange. On lui préfère le chaos. On veut la voir désintégrée. Offerte sur un plateau aux puissances de l'argent qui la désirent. Le rappel fait à maintes reprises par les officiels algériens et les animateurs de la classe politique nationale quant à la présence d'«une main étrangère» dans la distribution des rôles dans l'exécution des actes de la tragédie nationale n'est pas fortuit. L'Algérie a été à l'avant-garde de la lutte antiterroriste. Son succès, inattendu d'ailleurs, construit sur une stratégie bipolaire de lutte consistant en l'éradication des irréductibles et le sauvetage des «égarés» par une politique du pardon, a déjoué les plans des comploteurs. Maintenant que notre pays s'est lancé dans le grand projet de reconstruction et du redressement, voilà que la bête est ressuscitée pour faire peur aux investisseurs qui sont déjà en place et à tous ceux qui s'apprêtent à prendre pied sur le sol algérien. La carte des kamikazes est jouée à fond pour brouiller les pistes et ne laisser aucune trace.