Sous le thème générique “L'éradication du terrorisme, c'est l'affaire de tous”, un colloque international se tiendra les 22 et 23 mars à l'hôtel El-Aurassi, à l'initiative de l'Organisation nationale des familles de victimes du terrorisme et sous la tutelle de la présidence de la République. Cette rencontre, explique la SG de cette association Mme Flici, elle-même veuve d'un médecin assassiné, se veut un appel à la société civile pour qu'elle se réveille et se mobilise contre les actes de violence de ce genre. “Nous avons pensé à l'organisation de ce colloque à la suite de l'apparition des attentats kamikazes. La société civile est interpellée. Il faudrait que toutes les forces vives de la nation s'y mettent en disant non au terrorisme. Il faut trouver une solution pour arrêter les opérations kamikazes”, martèle Mme Fatma-Zohra Flici, lors d'un point de presse tenu hier, au forum d'El Moudjahid. Cette initiative parrainée par l'Etat, au plus haut niveau, semble être le prolongement de celle menée par le ministre d'Etat ministre de l'Intérieur qui ne manque pas une occasion, depuis la survenue des attentats-kamikazes, pour demander à la population de réagir et de se mobiliser contre le terrorisme. M. Zerhouni a dû même appeler à la rescousse les oulémas pour prononcer une fetwa contre ce phénomène et autoriser des marches de dénonciation dans les grandes villes du pays, après les opérations-suicides de Batna et de Dellys qui ont fait 52 morts et 150 blessés. Quatorze communications sont au programme de ce colloque, sponsorisé par quatre entreprises publiques. En l'occurrence Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie et la SAA. Parmi lesquelles figurent celle de la journaliste italienne kidnappée en Irak Giulianna Sgrenna sous l'intitulé “Médias victimes du terrorisme et de la guerre”, celle de l'universitaire M. Benhamou “La société civile et la lutte antiterroriste”, et de la Pakistanaise Saâdia Haq sur le thème “L'antiterrorisme et la société, une stratégie de communication”. Seront également abordés l'impact du terrorisme sur l'économie nationale, les traumatismes psychologiques et en atelier la paix et la réconciliation nationale. À la question de savoir comment peut-on intégrer la Charte pour la paix et la réconciliation comme moyen de lutte contre le terrorisme, sachant que 5 des 8 auteurs d'actes kamikazes ont été élargis dans ce cadre, Mme Flici répond qu'au sein de son organisation, “on préfère parler de paix et non pas de réconciliation nationale. Notre douleur est grande, mais l'Algérie est plus grande”. Elle ajoute qu'elle croit en les vertus de cette démarche présidentielle qui a permis, selon elle, l'amélioration de la situation sécuritaire. Elle en veut pour preuve “les gens qui ne sont plus obligés de rentrer chez eux à 5 heures de l'après-midi”. Est-ce une renonciation à la revendication “Devoir de vérité et de justice” qu'a fait sienne l'ONVT lors de sa création ? Mme Flici soutient que non. Pour clore le sujet, elle préfère laisser le colloque en débattre de cette question. “Je ne peux pas décider seule, ni anticiper sur ce qui se passera durant cette rencontre.” À noter que le choix porté sur la date du 22 mars n'est pas fortuit. C'est le jour où a été organisée la première marche populaire contre le terrorisme sous l'impulsion du défunt Abdelhak Benhamouda, à l'époque secrétaire général de la Centrale syndicale. Nissa Hammadi