Il a démenti la présence d'une ONG américaine qui enquête sur le fonds de la zakat. Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Bouabdellah Ghlamallah, a défendu les lieux de culte affirmant que l'endoctrinement et le recrutement des terroristes se fait à l'extérieur des mosquées. «Le recrutement des terroristes se déroule à l'extérieur des moquées et non à l'intérieur». «Nous avons aussi nos sources d'information à l'intérieur des moquées», a déclaré le ministre des Affaires religieuses qui s'exprimait hier dans le cadre du forum du journal El Moudjahid. Par cette affirmation, le ministre balaie d'un revers de la main les spéculations et les doutes entretenus quant au rapport des lieux de culte avec les terroristes kamikazes. Le cas des imams qui utilisent les mosquées pour l'endoctrinement de jeunes adolescents suscite en fait un débat sur la gestion et le contrôle des mosquées. Pour le ministre, l'imam n'est pas un salarié et n'a pas besoin d'être contrôlé. Il a été formé, expliquera-t-il, pour qu'il soit complémentaire avec la mosquée. Revenant sur l'affaire de l'imam de la mosquée de l'Appreval, le ministre a indiqué avoir reçu des informations sur cet imam qui avait nécessité sa suspension de ses fonctions, deux mois avant son arrestation par les services de sécurité. «Il donnait des ´´halakates´´ (cercles de débat) en dehors du cadre éducatif. Nous avions prévu de le faire passer en conseil de discipline, mais il a disparu pendant ce temps», a-t-il indiqué. L'imam Amine, qui officie depuis des années à la mosquée de l'Appreval (Kouba), a été arrêté pour endoctrinement de jeunes adolescents pour servir au Gspc. Cependant, ces révélations du ministre suscitent quelque peu des interrogations puisqu'il a été interpellé sur la question à plusieurs reprises et ce n'est qu'hier qu'il a donné de telles précisions. «Rien ne prouve, à présent, que c'est un prêcheur pour kamikazes», a-t-il déclaré la semaine dernière lors de l'ouverture des plis concernant la conception de la Grande-Mosquée d'Alger. M.Ghlamallah a démenti durant le même forum la présence d'une ONG américaine qui enquête sur le fonds de la zakat. Ce dernier, précisera-t-il, est contrôlé et géré par une commission composée de donateurs. «Ce n'est pas l'administration qui distribue l'argent de ce fonds, ce sont les donateurs qui le font sous forme de chèques», a-t-il tenu à expliquer. Sur un autre plan, M.Ghlamallah reconnaîtra que le niveau des imams est faible. «Nous voulons avoir des imams plus instruits afin de fructifier les possibilités de prestation dans les mosquées», a-t-il dit avant de lancer un appel aux intellectuels pour qu'ils participent au développement de ce niveau. Le ministre a révélé également qu'ils sont 14 millions de fidèles à fréquenter les mosquées. Il a parlé en outre des projets de construction de nouvelles mosquées. Il y a 3600 mosquées en cours de réalisation. Chaque mosquée nécessite une enveloppe de 100 milliards de dinars selon M.Ghlamallah. Interrogé sur le rapport du département d'Etat américain paru récemment sur «la liberté des cultes en Algérie» et faisant état d'éventuelles restrictions imposées aux pratiques religieuses des non-musulmans en Algérie, le ministre a récusé l'existence de restrictions. Il a réaffirmé que le rapport «traduit des positions et ne reflète nullement la réalité sur la pratique des cultes en Algérie». Le rapport fait état aussi d'un nombre de 50.000 chrétiens en Algérie. «Aucune institution étrangère n'a des chiffres exacts dans ce sens, seules les autorités algériennes en possèdent», répondra-t-il. S'agissant de la omra, M.Ghlamallah tient à indiquer que l'octroi des visas est limité dans le temps selon le programme de l'Arabie Saoudite, c'est-à-dire avant le 15 Ramadhan. Cette année, le nombre de visas à délivrer est de 110.000.