Il éclaire avec force la qualité de cette liaison en proposant une sélection des traditions qui l'ont accompagné au fil de ses voyages, de sa pensée, de ses oeuvres et de ses recherches. Le théâtre est un lieu de démocratie et des interactions entre le comédien et le public, un lieu de prise de conscience de la liberté qui permet aux artistes et au public rassemblés de créer les meilleures conditions pour la promotion des valeurs humaines, de rapprochement et de dialogues entre les hommes. C'est dans ce contexte que le metteur en scène, Kara Hassen Sid Ahmed, ne cesse de nous surprendre. Le revoilà qui récidive avec une autre fresque puisée dans la pure tradition culturelle typiquement algéroise, qui nous fait voyager dans le temps et au fin fond des intimités kasbadjia et du chi'r el malhoun, une fresque magnifique dans sa nouvelle reproduction El Boukala, présentée samedi soir au Théâtre national algérien. Pour cette représentation, le metteur en scène, dont les travaux de recherche font référence en anthropologie, éclaire avec force la qualité de cette liaison en proposant une sélection des traditions qui l'ont accompagné au fil de ses voyages, de sa pensée, de ses oeuvres et de ses recherches. L'appréhension sensible que Sid Ahmed Kara Hassen a décliné autour de trois thèmes, «le sentiment du temps», «l'art des dramaturges», «l'étude des gestes» qui regroupent des scénarios ethnographiques mais aussi des fictions qui rejoignent les conceptions de la multiplicité du réel ou du vécu qu'étudie l'anthropologie contemporaine. La pièce commence avec la célébration d'un mariage algérois qui se caractérise par le raffinement et l'élégance des femmes portant le karakou et une multitude de costumes brodés. Les sons de la musique chaâbie et la zorna en maîtresse résonnent et honorent la distribution des petits gâteaux spécifiques à la vie citadine algéroise. Il s'agit de professionnels connus pour leur sérieux et qui ont su répondre aux attentes afin d'assurer la réussite de cet événement. Les artistes, Fatiha Berbère, Bahia Rachedi, Aïda Kechoud, Ouahiba Hadji et autres prouvent encore leur conviction artistique qui restera encore pour longtemps. Cette expression merveilleuse d'une passion séculaire qui dépasse le mystique, le fantasmagorique pour se retrouver dans une dimension profondément humaine en général et algéroise en particulier. Ce n'est pas seulement un métier. Il provient de l'héritage qu'on doit protéger et lui donner son importance car elle témoigne de la vie de nos ancêtres, femmes et hommes qui, sur cette terre nommée Algérie, ont voulu perpétuer les rites et les cultes de leur pays, mais en y apportant une touche réunionnaise.