Mis en veilleuse depuis près d'une décennie, (mis à part la parenthèse de l'an dernier), le Festival international du théâtre professionnel renaît de sa torpeur à la faveur d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007”, un événement qui a permis de mettre sur chantier pas moins d'une quarantaine de pièces dont 22 confies au Théâtre national algérien, (TNA). Ce rendez-vous du 4e art qui n'aura sans doute pas son public, s'ouvre jeudi prochain et se poursuivra jusqu'au 04 juin à la Maison du théâtre. Comme l'événement d'"Alger, capitale de la culture arabe 2007" l'impose, il est évident que les invités de marque soient des artistes venus des pays arabes. Il est, d'ailleurs, prévu que pas moins d'une dizaine de pays arabes dont l'Egypte, le Liban, la Syrie, la Palestine et le Maroc participent à cette manifestation qui s'inscrit dans la logique de cette culture arabe. "En raison du succès de la version 2006, on a perpétué cette tradition avec cette nouvelle édition arabe ", a indiqué Mohamed Benguettaf, directeur général du Théâtre national algérien (TNA), lors d'un point de presse. Outre les représentations théâtrales, ce festival comprend des colloques, et des hommages aux hommes et femmes arabes qui ont marqué le 4e art. Les diverses communications tenteront d'étudier les multiples expériences et adaptations sans dissimuler la crise que traverse le théâtre arabe dans le sillage de la mondialisation. Elles aborderont aussi des thèmes comme " le théâtre arabe et la presse", " le théâtre arabe et la recherche des identités " , " la femme dans le discours théâtral arabe" , et "le théâtre arabe et les défis actuels". Les compétitions se feront entre 10 pièces de théâtre retenues par la commission de sélection et 10 autres venues des pays arabes. Ce rendez-vous des planches aura lieu respectivement au TNA, au Palais de la culture Moufdi-Zakaria de Kouba, à l'hôtel Riadh, Azur plage, à la salle Mohamed Touri de Blida et dans les théâtres régionaux. Le jury est composé de Laredj Wassini, Nassira Belhassin, Taha Amiri, Samiha Ayoub, Maressi Khalil, Mona Wassef, Roudji Hasaf, Karim Aoued et Majda Kassas. Ces personnalités du monde du théâtre algérien et arabe détermineront la meilleure œuvre théâtrale et le meilleur comédien. Le premier prix est doté de 300 000 DA. Parallèlement des hommages seront rendus à des acteurs algériens dont Omar Marouf, Fettouma, Fatiha Berbèr, Abdelkader Tadjer, Sid Ahmed Aggoumi, Nadia Talbi etc…L'ouverture officielle de cette manifestation se fera avec La nuit des rois de Shakespeare, une œuvre signée par des étudiants de l'ISMAS. A l'affiche de ce festival de nombreuses pièces de théâtre signées par des théâtres régionaux à l'image de TROran qui se déplacera avec Et-tallak de Laarbi Meflah, Béjaïa avec Aayla hamla, adaptatée par Omar Fetmouche, et signée Omar Guendouz, Sidi Bel Abbès proposera Rah ikharref de Youssef Mila, mise en scène de Mohamed Kadri, Batna avec El ambrator de Larbi Boulbina, mise en scéne de Chaouki bouzid, Alger proposera pour sa part Nora (Maison de poupée) de Henrik Ibsen dans une mise en scène d' Ahmed Khoudi etc….Comme dans tous les festivals, des tables rondes, des conférences ainsi que des débats alimenteront ces journées. Avec le temps certains se demandent si réellement ce genre de rendez-vous est un espace qui drainera les foules et surtout s'il permettra au public, qui a boudé les salles de théâtre depuis belle lurette, de retrouver le chemin perdu des salles. Encore une fois, dans un pays où il n'existe ni de star ni de star système, ni de production quantitative ni qualitative, il serait impossible de voir nos théâtres bousculés par un public d'amateurs de spectacle. Combien de rendez-vous de ce genre se sont -ils déroulés sans pour autant que notre Maison du théâtre retrouve ses ambiances grouillantes de curiosité et d'apprentissage !