«Le théâtre algérien a besoin, aujourd'hui, de son expérience et autres grandes figures du théâtre pour permettre à la nouvelle génération de se frotter à elles», souligne M.Noual. Une pilule dure à avaler. Pourquoi ne pas reconnaître et honorer les siens (artistes), avant qu'ils se portent sous d'autres cieux? Tel est le cas du comédien, homme de théâtre et cinéma, Sid-Ahmed Agoumi. Après une carence qui ne dit pas son nom, l'artiste a été honoré par la 7e édition du Festival arabe du théâtre qui se déroule au Caire du 6 au 16 mars en cours. «Cette distinction se veut une reconnaissance du talent de ce grand comédien qui a contribué à l'enrichissement du théâtre algérien en tant que comédien et metteur en scène et qui a accompagné le théâtre dans sa belle et longue aventure depuis l'Indépendance», s'est félicité M.Brahim Noual, critique de théâtre algérien. M.Noual a annoncé, à cette occasion, le retour de Sid-Ahmed Agoumi aux planches pour mettre en scène une nouvelle pièce intitulée Anbassa d'après un texte adapté par Ahmed Reda Houhou de l'oeuvre de Victor Hugo Ruy Blas. «Le théâtre algérien a besoin, aujourd'hui, de l'expérience de Sid-Ahmed Agoumi et autres grandes figures du théâtre pour permettre à la nouvelle génération de se frotter à elles et de s'imprégner de leur longue expérience», a souligné M.Noual, également enseignant de l'histoire du théâtre à l'Ecole des arts dramatiques de Bordj El Kiffan. Concernant sa participation au jury de la 7e édition du Festival arabe du théâtre, organisé sous le thème «Liberté de pensée et esthétique de l'expression», M.Noual a souligné que «c'est là une expérience enrichissante qui lui permet de prendre connaissance de la réalité du théâtre dans le monde arabe», rappelant que «l'Algérie participe à cette manifestation depuis 5 ans». M.Noual a relevé à travers les représentations, dans et hors de la compétition officielle, que «le théâtre algérien, absent lors de cette édition en raison de la réception tardive de l'invitation est plus audacieux et plus libre», estimant que «cette édition a permis la découverte d'oeuvres remarquables grâce, notamment à la richesse des textes aux portées philosophique et esthétique, mais qui, en revanche, ne traitent pas des préoccupations et soucis de la société». Il a également précisé que «ce festival a mûri et contribué à l'émergence d'associations de jeunes et à la relance du théâtre universitaire», ajoutant que l'intérêt accordé au théâtre, notamment à travers la continuité, la richesse des textes et la disponibilité des structures, contribuera certainement au développement du 4e art. A propos des oeuvres théâtrales présentées dans le cadre du concours officiel, M.Noual a précisé que «certaines d'entre elles se sont distinguées par rapport à d'autres», soulignant que la plupart des oeuvres du théâtre amateur étaient de qualité aussi bien sur le plan de l'interprétation que celui du texte. S'agissant des perspectives de la production théâtrale algérienne, M.Noual a précisé que «25 présentations seront réalisées en collaboration avec les théâtres régionaux, les associations et les coopératives théâtrales». Dans ce sens, il a précisé que «l'année 2007 qui a été riche en production a permis aux artistes d'exposer de nouvelles oeuvres», indiquant que «les portes du théâtre national sont grandes ouvertes aux jeunes talents». M.Noual a, en outre, indiqué que «le théâtre accorde actuellement un intérêt particulier à la formation théâtrale, notamment dans la région du Sud». Evoquant la manifestation «portes ouvertes sur le théâtre du Sud», prévue en juillet prochain, M.Noual a indiqué que «le Théâtre national accueillera des troupes du Sud qui présenteront des pièces théâtrales et participeront à des ateliers de formation». Il a enfin estimé que la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe» a constitué un nouveau départ pour les créateurs en matière de théâtre. Ce genre d'initiatives (reconnaissance) se veut une tradition et doit puiser ses forces dans l'obligation qui lui est faite d'exister.