Certaines formations n'arrivent même pas à boucler leurs listes avec uniquement leurs militants. A moins de 20 jours de la date limite pour le dépôt des candidatures, les partis politiques ont toujours du mal à confectionner les listes. Fini le temps où l'on se bousculait devant les QG des partis pour déposer son dossier. Fini les longues réunions de classement des candidatures. Fini le temps ou l'on donnait cher pour figurer parmi les heureux postulants. Aujourd'hui, la vapeur est renversée. Les partis politiques ne trouvent plus preneurs. On peine présentement à confectionner les listes de postulants, faute de prétendants. Certaines formations n'arrivent même pas à boucler leurs listes avec uniquement leurs militants. Après avoir connu une défection citoyenne, les partis politiques sont-ils boudés par les militants? On est tenté de le croire au vu de la situation que vivent les uns et les autres. A Béjaïa, tous les partis ont retiré les formulaires de participation, y compris ceux qui sont soumis au parrainage. Réussiront-ils à aller jusqu'au bout? Rien n'est moins sûr, notamment pour ceux qui doivent dépasser l'écueil des signatures de parrainage. Si pour les «grands» partis le FLN, le FFS, le RND et le RCD l'unique souci est de marquer sa présence à travers toutes les communes et à l'APW, il n'en est pas de même pour les «petits» dont le MEN, le PST, le PRA, le PR, le MDS, qui doivent d'abord affronter le parrainage tout en se souciant de la confection du maximum de listes. Pour être présent dans toutes les communes de Béjaïa et à l'APW, il faut avoir un minimum de 600 candidats sans compter les suppléants. Et lorsqu'on connaît la désertion qui a frappé les rangs des formatons politiques ces dernières années, on imagine facilement toutes les difficultés qu'ils rencontrent pour établir les listes des candidats. Il faudra pour certains prendre tous les militants et c'est loin d'être garanti. Le RCD, par exemple n'a pu marquer sa présence lors des partielles que dans une trentaine de communes. Le FFS n'avait également pas réussi à faire le plein. La rareté des candidatures avait fait que n'importe qui était retenu, l'essentiel étant de former une liste. La finalité étant le dernier des soucis des responsables politiques, le schéma se présente à peu près de la même manière pour les joutes du 29 novembre. La rareté des candidats reste un double handicap pour la classe politique. Elle ne permet d'abord pas aux partis d'être présents en force mais aussi de proposer un personnel politique à la hauteur des attentes citoyennes. En dépit de la rigidité de la dernière loi électorale concernant la participation, force est de constater que les partis bien «implantés» ne suscitent pas d'engouement. Quand bien même ils ont approché des citoyens susceptibles de bien diriger les commandes locales, et ce pour les intégrer dans leurs listes, les réponses ont été souvent négatives. La «drague» des personnalités n'a pas été payante, du moins pour l'instant car il reste encore 20 jours pour se fixer définitivement sur la situation. A Béjaïa, le MDS n'a fait part d'aucune liste pour l'instant; le PST avance sa présence dans cinq communes, si toutefois l'écueil des signatures de parrainage est dépassé. Aux FFS, RND, FLN et RCD on attend toujours des chiffres dans ce sens. La pénurie de candidats est telle que certaines formations politiques risquent de rater l'événement électoral du 29 novembre. Pire que cela, les nouvelles assemblées élues risquent de ne pas être à la hauteur des attentes. «Aujourd'hui, on n'ose plus se présenter parce que, une fois élus, vous serez seul face aux citoyens et à l'administration», regrette cet élu sortant.