Le crime organisé et les nuisances terroristes peuvent être l'objet d'une coopération efficace et pertinente Cadre informel de dialogue, le groupe des 5+5 regroupe cinq pays maghrébins (Algérie, Tunisie, Maroc, Mauritanie, Libye) et cinq pays de la rive nord de la Méditerranée, à savoir la France, l'Italie, le Portugal, l'Espagne et Malte. La prochaine réunion aura lieu les 28 et 29 septembre à Evora (Portugal). Pour cette rencontre, c'est M.Abdelmalek Guenaizia, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale, qui représentera l'Algérie, sur invitation de son homologue portugais, M.Nuno Severiano Teixeira, ministre de la Défense de son pays. Créé dans le sillage de l'Euromed (processus euro-méditerranéen de Barcelone), le Groupe des 5+5 a eu à aborder au cours de ses réunions différents volets. Alors que les pays de la rive nord voudraient en faire un outil de contrôle de la migration clandestine en provenance du continent africain, avec si possible l'établissement des camps où seraient parqués les migrants en provenance des pays africains, -ce que l'Algérie a sévèrement rejeté- les pays maghrébins font d'autres propositions pour aller vers une coopération multiforme. De la même manière, Alger a toujours repoussé l'idée européenne de voisinage, y voyant une forme d'ingérence intolérable. Au niveau sécuritaire, l'Algérie, par la voix de ses représentants, en appelle au renforcement de la coopération dans le domaine de la lutte antiterroriste. Aussi bien en ce qui concerne l'échange d'information qu'en ce qui concerne la formation et l'acquisition de matériel militaire approprié. Ainsi, lors de la réunion du Groupe des 5+5 tenue dernièrement à Alger, le général major Abdelkader Lounès, commandant des forces aériennes, avait relevé l'engagement de chacun des pays de travailler de concert dans les domaines d'intérêt commun en prenant en compte les préoccupations de l'initiative en matière de sécurité. Abordant le volet relatif aux capacités de nuisance du terrorisme, le général major avait insisté sur la nécessité «de renforcer la volonté de ces pays afin d'équiper leurs forces pour qu'elles soient en mesure de riposter de manière rapide et pertinente», avant d'ajouter qu'il est impératif de connaître les points de convergence en vue de garantir une «interaction dans les domaines relatifs au contrôle aérien et parer à toute menace aérienne». Dans ce cadre, un certain nombre de propositions ont été faites au Comité directeur et qui sont soumises à la réunion des ministres de la Défense pour approbation et adoption. Malgré des divergences de vision sur le rôle à faire jouer au groupe des 5+5, notamment vis-à-vis des flux migratoires, il n'en demeure pas moins que ce groupe peut être un instrument de concertation, d'échanges d'information, de formation et de lutte contre ce phénomène devenu tentaculaire et dangereux, à savoir celui du terrorisme et du crime organisé, deux phénomènes qui épousent parfois les mêmes méthodes de travail et dont la dangerosité n'est plus à démontrer.