Cette augmentation aura des conséquences lourdes sur les citoyens. Le débat sur la loi de finances 2008 au Parlement s'annonce très chaud. Le passage, jeudi, du ministre des Finances, M.Karim Djoudi, devant la commission des finances et du budget de l'APN n'a pas été une sinécure. Après la présentation du texte, le représentant du gouvernement a eu droit à une série de questions «d'intérêt national», précise M.Taâzibt, député du PT. Le premier point soulevé par les élus de la chambre basse a trait à l'envolée des prix des produits de consommation de base: la pomme de terre en premier lieu. «Nous avons expliqué au ministre que la mesure prise par le gouvernement ayant trait à la défiscalisation de la pomme de terre importée n'a pas donné les résultats escomptés», précise notre interlocuteur. Les députés estiment que l'Exécutif «aurait dû orienter cette aide vers un soutien à la production nationale et les entreprises de fabrication du matériel agricole.» Par ailleurs, la commission des finances a contesté la révision de la taxe additionnelle sur le gasoil qui va doubler, passant de 0,3 à 0,6DA. Cette augmentation, qui selon le gouvernement, bénéficiera au Fonds national de maîtrise de l'énergie pour permettre une meilleure prise en charge des actions de promotion et de développement des énergies renouvelables, aura des conséquences lourdes sur les citoyens. «Cette mesure aura des répercussions sur les tarifs du transport public, sans oublier son impact sur le secteur agricole. Le citoyen payera les frais comme d'habitude», soutiennent les députés. «Le danger» de cette mesure réside dans le fait que le pouvoir d'achat des Algériens se fragilise davantage malgré la mise en application, en janvier 2008, d'une nouvelle grille des salaires pour le secteur de la Fonction publique. Le Parlement reproche au gouvernement de recourir «aux solutions faciles» au lieu de penser à une véritable stratégie de relance de l'économie nationale. «Nous avons attiré l'attention de Karim Djoudi sur le fait que l'économie nationale est dépendante des secousses qui se produisent dans le marché pétrolier.» «L'élaboration de la loi de finances sur la base d'un prix de baril de pétrole brut à 19 dollars est incompréhensible. Pourquoi le gouvernement, ajoute Taâzibt, insiste sur le maintien de ce prix, sachant qu'en réalité les dépenses sont calculées sur un prix de référence de 43 dollars?» «Pourquoi le recours à cette solution extrême alors que nous sommes en mesure de sauver le patrimoine national en injectant 5,2 milliards de dollars?» s'interroge notre source. Il faut savoir qu'à partir de cette semaine, la commission des finances commencera les auditions avec les ministres pour débattre de tous les aspect de ce projet, lequel sera programmé en plénière, selon nos sources, dans trois semaines. «Le Parlement a décidé de prendre le temps nécessaire pour examiner ce projet très important.» Derrière cet intérêt, les élections locales. De l'avis même de M.Taâzibt, «les élus du peuple doivent refléter, à travers les débats, les préoccupations du peuple pour éviter que le spectre d'une abstention massive ne se renouvelle.» Par ailleurs, parmi les propositions qui ont émergé durant cette première audition, on retiendra principalement la création d'une indemnité pour les jeunes demandeurs d'emploi, et l'augmentation du Snmg à 25.000 dinars.