La grille des salaires de la Fonction publique telle qu'elle a été élaborée par le gouvernement ne va pas passer inaperçue. Après en avoir exprimé leur refus, et la sourde oreille faite par le gouvernement, les syndicats autonomes de la Fonction publique passent à l'offensive. Ils ont créé, hier à Alger, leur propre coordination. Forte de pas moins de 12 membres, tous issus des différents secteurs de la Fonction publique, la nouvelle coordination, qui vise à faire revenir le gouvernement sur sa décision, est composée des syndicats suivants: le Cnes (Conseil national des enseignants du supérieur), le Sncp (Syndicat national des chercheurs permanents), le Snpdsm (Syndicat national des professeurs et docents en sciences médicales), le Snmam (Syndicat national des maître-assistants en sciences médicales), l'Unpef (Union national des Personnels de l'éducation et de la Formation), le Snapest (Syndicat national des professeurs de l'enseignant secondaire et technique), le Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation), le Snpsp (Syndicat national des praticiens de la santé publique), le SNV (Syndicat national des vétérinaires), le Snpssp (Syndicat national des Praticiens spécialistes de la santé publique), Le Snapap (Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique) et le Snapsy (Syndicat national autonome des psychologues). Lors d'une conférence de presse animée hier à Alger, les porte-parole desdits syndicats ont déclaré que des Conseils nationaux se tiendront juste après l'Aïd El Fitr. Le coordinateur du Conseil national des enseignants du supérieur, Malek Rahmani a fait savoir qu'une délégation représentant les 12 syndicats autonomes s'est déplacée hier à Alger afin de rencontre le chef du gouvernement. Mais, peine perdue, personne ne les a accueillis. «Même le chef de cabinet de M.Belkhadem a refusé de nous recevoir!» déclare, non sans amertume, le représentant du Cnes. M.Rahmani n'a en outre pas manqué l'occasion pour revenir sur la grille des salaires élaborée par le gouvernement Belkhadem. «La revalorisation du salaire de base n'est en fait que la dilution de deux primes, à savoir l'ISS et l'ISC, représentant 80% des salaires. La table indiciaire n'a pas été augmentée à 45DA mais à 22DA» scande M.Rahmani à qui veut l'entendre. Le président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique, M.Yousfi, estime lui, que le gouvernement a commencé à «glisser» lorsqu'il n'a pas accepté de faire participer les syndicats dans l'élaboration de la nouvelle grille des salaires des travailleurs de la Fonction publique. Yousfi s'interroge sur la nécessité de donner des agréments aux syndicats alors qu'on ne les associe même pas dans les décisions qui mettent en jeu l'avenir des fonctionnaires. Par ailleurs, au sujet de la grève annoncée par le Conseil national des enseignants du supérieur, prévue pour les journées des 21, 22 et 23 octobre, le coordinateur de ce syndicat a indiqué que cette décision est maintenue.