Même si l'Algérie a été sollicitée pour l'installation de bases militaires sur son sol, la réponse ne peut être que négative. La coopération internationale en matière de lutte antiterroriste ne se traduit pas forcément par l'installation de bases militaires. C'est ce qu'a expliqué hier le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui était l'invité de la Chaîne III. «Je ne crois pas que c'est le type d'initiative qu'il faut prendre», a-t-il affirmé. Pour Medelci, il ne s'agit pas d'installer des bases militaires, mais plutôt de prendre en considération l'ensemble des causes qui sont à l'origine de ce phénomène. «La lutte contre le terrorisme devrait également intégrer le traitement de ses causes, à travers notamment la résolution juste et équitable des conflits», a t-il souligné. Pour faire face à la menace, chaque pays a intérêt à s'organiser et à renforcer sa coopération avec les autres. Parlant de l'Algérie, le ministre rappelle que notre pays coopère depuis plusieurs années avec des pays comme les Etats-Unis d'Amérique. En d'autres termes, l'Algérie n'a pas besoin de bases militaires pour renforcer sa lutte antiterroriste. M.Medelci a écarté, une nouvelle fois, l'installation de bases militaires sur le sol algérien. «Il n'est pas question d'ouvrir le terrain aux bases militaires», a clamé le ministre, pour la simple raison que «la souveraineté de l'Algérie n'est pas à négocier». En effet, nul n'ignore le souhait des USA d'installer des bases militaires en Afrique, en particulier dans la région du Maghreb. Cependant, M.Medelci a laissé entendre que cette information n'est pas fondée. «Je ne crois pas que l'Algérie a été sollicitée par un pays pour l'installation des bases militaires sur son sol», a-t-il affirmé. Même si elle a été sollicitée, le ministre explique que la réponse ne peut être que négative. Le ministre persiste et signe que ce sujet «n'est pas à l'ordre du jour». L'ambassadeur des Etats-Unis à Alger avait également démenti cette information récemment. Tout en affirmant que son pays n'a jamais demandé l'accord de l'Algérie pour l'installation d'une base militaire américaine, l'ambassadeur américain n'a pas manqué d'insister sur la «nécessité» d'ouverture d'un «bureau de liaison» quelque part dans le Sahel sans pour autant donner plus de précisions. Par ailleurs, le ministre, qui a pris part aux travaux de la 62e session de l'Assemblée générale de l'ONU, a appelé à une convention internationale qui définit clairement le terrorisme. La définition du terrorisme devra, a précisé Medelci, le dissocier «clairement» de la lutte des peuples contre l'occupation et «éviter de faire l'amalgame entre ce phénomène et toute religion, civilisation ou sphère géographique données» et particulièrement le conflit du Moyen-Orient, a-t-il ajouté. Interrogé sur les derniers attentats qui ont frappé le pays, le ministre dira: «Le terrorisme n'est pas propre à l'Algérie». Par ailleurs, évoquant le projet de l'Union méditerranéenne initié par le président Sarkozy, le ministre précise que le projet est en cours d'examen. Au sujet de l'intégration des pays de l'UMA, il a fait savoir qu'une réunion se tiendra avant la fin de l'année en cours.