Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, M. Mohamed Bedjaoui, a affirmé, hier, que l'Union du Maghreb arabe s'inscrit dans l'histoire et dans les inspirations des peuples. "Elle est pour l'Algérie un choix stratégique. Notre pays déploie des efforts pour son édification". Il précisera que s'il y a blocage dans son processus, l'Algérie n'est nullement responsable. "On tente de faire accréditer que c'est, peut-être, le problème du Sahara occidental qui entrave le processus d'édification maghrébine. Nous avons une preuve qui démontre que ce n'est pas le cas, parce que nul n'ignore que le problème sahraoui existait bien avant la création de l'UMA. C'était l'ONU qui avait pris en charge le problème du Sahara occidental et ce, conformément à la doctrine en matière de décolonisation". L'Algérie, a toujours déclaré sa position sur cette question dans le cadre des efforts de la communauté internationale, et espère qu'on lui trouvera une solution conforme à la légalité internationale; c'est-à-dire conformément aux droits du peuple sahraoui à l'autodétermination. Pour M. Béjaoui, l'approche qui a prévalu, lors du lancement de la construction de l'UMA, consistait justement à s'atteler à la construction maghrébine tout en laissant le règlement de la question sahraouie aux Nations unies, et qui est, selon, M. Béjaoui, le forum le plus qualifié. Il ajoute que, pour apprécier tout l'intérêt que porte l'Algérie à la construction en question : "il suffit seulement de rappeler quel est le pays qui a ratifié, le plus grand nombre de conventions signées dans le cadre de l'UMA lorsqu'on sait qu'une convention de l'UMA n'entre en vigueur que lorsqu'elle est ratifiée par l'ensemble des pays membres ; alors il est possible de situer les responsables du blocage". Le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères qui intervenait, hier, sur les ondes de la Chaîne III dans le cadre de son émission, "Invité de la rédaction ", est revenu sur la position de l'Algérie concernant la mise en œuvre par les Etats-Unis d'un commandement régional spécifique pour l'Afrique dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, "L'Algérie a tragiquement souffert du terrorisme, qu'elle a combattu seule mais malheureusement parfois dans l'indifférence de l'opinion internationale. Elle en est sortie victorieuse, mais a enregistré des pertes considérables en vies humaines et matérielles. L'Algérie n'avait jamais pourtant cessé d'attirer l'attention de la communauté internationale, sur le caractère transnational de ce fléau qu'est le terrorisme, et d'appeler à une solidarité internationale pour son éradication. Dans notre politique nous faisons tout ce qui est nécessaire pour marquer notre solidarité à l'égard de tous les peuples, de tous les Etats qui peuvent être touchés par ce fléau ". S'agissant du commandement américain régional spécifique pour l'Afrique, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères souligne que c'est une décision dont " nous en avons entendu parler à travers les médias, je n'ai pas été saisi à ce sujet. Il s'agit du reste d'une décision propre aux Etats-Unis. Elle ne concerne que l'Etat américain ". Il a néanmoins confirmé que l'Algérie, garde d'excellentes relations avec les Etats-Unis. Il y a une coopération féconde en matière de lutte antiterroriste. " Cette coopération est jugée, des deux côtés,tout à fait profitable à la sécurité, non seulement, de nos deux pays, mais également à d'autres parties du monde ". Résumant cette question qui fait l'actualité, M. Mohamed Béjaoui affirme " le territoire algérien n'est absolument pas concerné par l'implantation du commandement régional américain. " Dans la conjoncture actuelle, il note que l'histoire de l'Algérie peut être enseignée et renseigner à, quiconque que notre pays n'a jamais accepté l'installation de base militaire étrangère sur son territoire. Nous avons toujours considéré que la présence de telle base sur notre sol est incompatible avec notre souveraineté nationale et notre indépendance ". Il affirme avec force que " l'Algérie n'acceptera pas l'installation sur son territoire de bases militaire quel que soit le pays à qui elles appartiennent". Il ajoute qu'aucun pays n'a, jusqu'à présent, formulé une demande, dans ce sens, auprès des autorités algériennes parce qu'on sait très bien que la réponse serait négative ". Evoquant, les dires faisant état que l'Algérie pourrait revoir certaines closes de l'Accord d'association avec l'Union européenne, le diplomate algérien apporte les précisions suivantes : " Nous avons fait le bilan avec l'UE, avec nos partenaires lors la première session du Conseil d'association. Cela a permis à chacune des deux parties d'exposer son évaluation, d'exprimer ses priorités. Je crois que cela se passe très bien. Il y a évidemment toujours à procéder à tous les ajustements nécessaires ". Selon lui, aujourd'hui, l'accord sur le plan commercial concerne plus de 2 000 produits touchés par le démantèlement de la barrière douanière. Il dira encore que la partie algérienne continuera à demander un engagement européen peut être plus déterminé pour appuyer la mise à niveau de notre économie ". S'exprimant sur le volet de la circulation des personnes, M. Béjaoui croit que l'Algérie a été comprise. "Il y a déjà une certaine amélioration, et l'intérêt plus particulier, que nous avons accordé à cette question, est bien perçu par nos partenaires ". Il fera savoir que la délivrance des visas relève de la souveraineté d'un Etat, mais elle est également régie par des accords conclus entre les Etats. " En ce qui concerne nos compatriotes, chaque fois, que des mesures jugées discriminatoires ou mêmes contraignantes sont prises à leur égard, l'Algérie réagit fermement afin de préserver leur dignité". Tout en affirmant que parfois l'Algérie a pris des mesures de réciprocités à l'égard de certains partenaires. " Cependant, nous nous efforçons toujours d'obtenir les meilleures conditions possibles en matière de circulation pour nos ressortissants. Les services du ministère des Affaires étrangères algérien, veillent, chaque jour, au respect du bon comportement à l'égard de nos compatriotes partout, où ils peuvent se trouver à l'étranger. Nous avons beaucoup travaillé, nous continuons de le faire pour convaincre les Européens de procéder à l'assouplissement des formalités relatives à ces visas, Shenguen et autres. Je crois déjà qu'il y a beaucoup de résultats, la réduction des délais pour l'obtention du visa, est une réalité maintenant et nous poursuivons nos efforts ".