Nouveaux habits, cadeaux, bonbons, gâteaux, argent, tout pour faire plaisir aux enfants. Le jour de la fête de l'Aïd, les villages retrouvent leur charme. Une ambiance particulière est marquée par les cris de joie des petits bambins. Ils sont gâtés par toute la famille. Nouveaux habits, cadeaux, bonbons, gâteaux, argent, tout pour leur faire plaisir. Comme le veut la tradition, dans le village, le jour précédant l'Aïd, les enfants se rendent au souk en compagnie du papa. Un marché consacré spécialement aux jouets. «J'attends cette fête avec impatience car mes parents m'offrent tout ce que je désire», s'exprime Sarah, vêtue d'une robe aux couleurs chatoyantes. C'est le jour de toutes les exceptions. Ni punition, ni fessée, les parents ferment les yeux sur tout. Ils sont même autorisés à s'amuser durant toute la journée. «Ouf, pas d'école, pas d'exercices durant quatre jours», s'exclame Rabah, élève de troisième année primaire. Pour les grands, cette cérémonie rituelle représente pour eux une occasion pour les retrouvailles. Désertés tout le long de l'année, les villages reprennent vie le temps d'un Aïd. Frères et soeurs, cousins, oncles, tantes et amis d'antan, se rencontrent en cette fête religieuse. «Heureusement, la fête de l'Aïd nous permet de revoir nos proches», affirme Malika, une jeune femme qui réside à Alger. Cette enseignante est venue au bled pour passer l'Aïd avec sa belle-famille et sa famille. Mère de deux enfants, elle vient rarement au village. «L'Aïd sans la famille et les amis n'a aucun sens», poursuit-elle. «Nous sommes devenus comme les pays occidentaux, on se voit uniquement pour les occasions», enchaîne son mari Slimane, médecin à l'hôpital Mustapha. Effectivement, avec les préoccupations de la vie, les gens se croisent seulement durant les vacances ou lors de pareilles occasions. Habitués à l'ambiance familiale, Malika et Slimane ne fêtent jamais l'Aïd à Alger. Comme ce couple, beaucoup de familles préfèrent revenir au village pour célébrer cette fête de l'Aïd au milieu des leurs et des amis. Juste après la prière de l'Aïd, les gens se déplacent d'une maison à une autre pour souhaiter la bonne fête. Le défilé de familles se poursuit toute la journée. Malgré le mauvais temps, la bonne humeur et la joie marquent les visages. Après 30 jours de jeûne, les gens retrouvent le goût délicieux d'un café le matin. A l'intérieur des foyers, les familles se réunissent autour d'une table garnie. Gâteaux faits maison, confiserie, boissons, café, tous s'invitent au menu pour marquer la fête. Ici comme partout ailleurs, cette journée est également une occasion de se recueillir à la mémoire des chères personnes disparues.