Paris, Madrid, Londres, Rome, Berlin sont en état d'alerte. Depuis les attentats du 11 avril à Alger, la tristement célèbre organisation du Gspc, présumée branche d'Al Qaîda, renforce de plus en plus son image d'ennemi n°1 des pays occidentaux. L'ambition de Droukdel est de devenir l'icône du djihadisme international, à l'image de Zarqaoui. Après la destitution de Hassan Hattab et de Nabil Sahraoui, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, prend la tête du Gspc en juillet 2004, alors qu'il était déjà activement recherché par les autorités algériennes. Ses visées sont claires: trancher la question du leadership au sein du Gspc, y compris à la lame du sabre, si c'est nécessaire. A l'inverse de beaucoup de ses lieutenants, il s'est signalé par sa farouche opposition à la réconciliation nationale. En s'abonnant corps et âme à Al Qaîda, les chefs du Gspc ont confirmée de façon claire que le soi-disant projet de «dawla islamiya» ne les intéressait pas. D'ailleurs, cela n'a jamais été le cas. Simple manoeuvre illusionniste. Prenant conscience du fait que la couverture religieuse donnée au mouvement djihadiste n'a plus cours en Algérie, ils ont cru voir leur salut en faisant allégeance à Al Qaîda et leur implication directe dans les plans terroristes de la nébuleuse terroriste. Objectif: faire planer la menace terroriste sur les principales capitales européennes. Sur le plan médiatique, c'est payant et cela permet à Al Qaîda d'exister. Au plan purement politique, le durcissement des contrôles, le maintien de l'état d'alerte à haut niveau et la crispation engendré vont permettre aux dirigeants d'Al Qaîda de s'adonner à leurs autres trafics et méfaits. La nébuleuse pratique le terrorisme pour mieux couvrir ses autres activités liées au mouvement des capitaux et le contrôle de nombreux réseaux financiers. Certes, Aymane Zawahiri avait évoqué une ou deux fois le Gspc, mais n'a jamais confirmé son affiliation à son organisation. D'ailleurs, des sources crédibles soutiennent que c'est le Gspc qui a présenté son offre de service. Pour donner du poids à cette offre, les chefs du Gspc ont promis de passer à l'acte. Leur théâtre des opérations est alors choisi. Londres, Paris, Madrid, Rome et Berlin. Faire durer la psychose. Un haut responsable de la sécurité allemande a déclaré que son pays craint de futurs attentats dans son pays, sans bien sûr avancer des preuves, oubliant que la menace a été destinée à la France et l'Espagne où le Gspc pourrait avoir des cellules. La menace reste, de ce fait, l'un des principaux objectifs de la nébuleuse dont les chefs savent pertinemment qu'il n'est plus possible maintenant d'isoler les pouvoirs, que ce soit à Alger, au Caire ou à Riyad. L'Algérie, l'Egypte ou l'Arabie Saoudite entretiennent des relations stratégiques avec l'Occident. Et question affaires, on ne badine pas. Ce n'est certainement pas la folie des grandeurs d'un Ben Laden ou d'un Droukdel qui va changer quoi que ce soit.