Paris, Londres, Rome, Berlin et Madrid sont aux aguets: la menace terroriste se fait de plus en plus persistante. L'organisation terroriste projetterait des attentats suicides en France, en Grande-Bretagne, en Italie, en Allemagne et en Espagne, selon une note transmise par les services de renseignements américains (CIA) à leurs homologues européens. Paris, Londres, Rome, Berlin et Madrid sont aux aguets: la menace terroriste se fait de plus en plus persistante. Et apparemment, c'est loin d'être une élucubration de la CIA. D'après cette dernière «des opérationnels d'Al Qaîda basés en Europe et aux Etats-Unis» auraient le projet de commettre, au cours de ce mois «des attaques suicides ou des attentats à l'explosif» contre des cibles à Londres et dans des villes en Allemagne, en Italie et en France, souligne dans son édition de jeudi, le journal français, Le Monde, qui a répercuté l'information. Coïncidence ou hasard, le timing choisi n'est pas fortuit. Cette information a été rendue publique au moment où le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine-Yazid Zerhouni se trouve en France pour une visite de travail de deux jours. Au cours de son séjour parisien, Zerhouni devait s'entretenir avec son homologue française, Michèle Alliot-Marie sur l'état de la menace terroriste et la coopération en matière de sécurité intérieure et de sécurité civile. En outre, au même moment se tient le procès de l'islamiste Rachid Ramda, pour son implication présumée dans les attentats sanglants de 1995, justement à Paris. Et c'est à juste titre les égouts de Paris qui seraient visés, selon la même source. Les services américains ont intercepté, le 11 septembre dernier, un courrier électronique adressé à un dénommé Salah Gasmi, présenté comme le «chef du comité médiatique» d'Al Qaîda au Maghreb islamique, l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (Gspc) dirigé par Abdelmalek Droukdel. Ce courrier, rédigé en anglais par un auteur inconnu, suggère la mise en oeuvre d'un attentat contre les égouts de Paris dans le but de provoquer le chaos dans la ville. C'est dire si l'avertissement transmis par la Centrale américaine aux services européens concernant d'éventuels attentats en préparation a été pris au sérieux. Tout en prenant «au sérieux» cette menace, selon une note confidentielle de l'Unité française de coordination de la lutte antiterroriste (Uclat), ajoute le journal, les services français restent circonspects sur la «probabilité d'un tel acte». Cependant, «nous sommes au plus haut niveau d'élévation de la menace terroriste», a toutefois indiqué Amaury de Hautecloque, chef adjoint de l'Uclat cité par la même source. La France n'a jamais été à l'abri de la menace terroriste depuis le revirement de la politique étrangère française vis-à-vis des Arabes, notamment son implication au Liban et en Afghanistan. Fin septembre dernier, le numéro deux de la nébuleuse islamique Al Qaîda, Ayman Al-Zawahiri, avait appelé les «djihadistes» à «débarrasser le Maghreb de ces fils de Français et d'Espagnols». «Rétablir Al Andalousie est une mission qui incombe à la nation, en général et à vous, en particulier, et vous ne serez pas en mesure de le faire sans nettoyer tout d'abord le Maghreb musulman des enfants de la France et de l'Espagne, qui sont revenus après le sacrifice du sang de vos pères et de vos grands-pères, versé pour les expulser», déclarait le bras droit de Oussama Ben Laden, s'adressant à la branche locale d'Al Qaîda au Maghreb. Cette menace a déjà été prise au sérieux par la France. La ministre française de l'Intérieur, Mme Michèle Alliot-Marie, avait reconnu qu'il «y a une menace qui existe sur la France comme sur quasiment tous les pays». En outre, les menaces brandies par Al Qaîda contre les intérêts occidentaux dans, notamment les pays du Grand-Maghreb, se sont multipliées. Dans ce sens, des sources affirment qu'un employé de Michelin à Alger a été rapatrié en France après des menaces d'enlèvement proférées par Al Qaîda au Maghreb islamique. En septembre dernier, deux employés des Aéroports de Paris (ADP), menacés d'enlèvement, ont été rapatriés en France. La tentative d'enlèvement a été déjouée par les services secrets algériens, qui avaient alerté leurs homologues français. Quatre jours plus tard, un attentat avait ciblé un convoi du groupe Razel à Lakhdaria, faisant neuf blessés dont deux Français. C'est dire l'impératif de prendre au sérieux les menaces d'Al Qaîda contre les capitales européennes. En effet, après le 11 septembre 2001 de New York, le 11 mai 2003 de Casablanca, le 11 mars 2004 de Madrid, le 7 juillet 2005 de Londres, le 11 avril 2007 d'Alger, Paris aura-t-elle son 11 octobre? Tout porte à le craindre.