En sus des morts à M'sila et à Laghouat, des dégâts matériels importants ont été enregistrés dans plusieurs régions. De surprenantes pluies diluviennes se sont abattues sur l'ensemble des wilayas du territoire national durant les dernières 24 heures. De grosses fissures sont perceptibles. Plusieurs tronçons routiers sont coupés à la circulation et des ruptures de courant électrique sont signalées. Cependant, la gravité réside dans ces vies humaines emportées par les eaux. Durant la journée du lundi et la matinée d'hier, deux personnes sont mortes à M'sila à la suite des crues de l'oued Sidi Lakhdar dans la commune de Hamam Dhalaâ et Oued Thaâlab, dans la région de Tarmount. Les eaux qui déferlaient de la haute ville vers les bas quartiers, atteignant par endroits des dizaine de centimètres de hauteur, ont totalement envahi les commerces et les habitations situées au rez-de-chaussée. Dans la wilaya de Laghouat, une troisième personne, une sexagénaire, a été retrouvée morte sous le toit de son étable qui s'est effondré alors qu'elle tentait de secourir un troupeau de bétail. En outre, une quatrième personne a été emportée, hier matin, par les eaux en furie de l'oued Besbès, dans la commune de Sidi Naâmane, dans la wilaya de Médéa. Le corps de la victime, un ouvrier de la région, a été repêché, quelques heures après, non loin du lieu du drame, et sa dépouille a été déposée à l'hôpital de Beni Slimane. Les services de la Protection civile signalent, d'autre part, que la circulation reste très difficile au niveau de plusieurs axes routiers inondés à la suite des fortes précipitations qui ont été enregistrées dans la région, notamment sur la RN1, coupée à la circulation au niveau des gorges de la Chiffa et la RN40 dans la région de Chahbounia, au sud de la wilaya. Par ailleurs, ce bilan communiqué hier à L'Expression par le commandant Farouk Achour, chargé de l'information auprès de la direction générale de la Protection civile aurait pu s'alourdir n'étaient 1577 interventions effectuées dans différentes wilayas. La wilaya de Béjaïa, ayant connu de fortes précipitations ces derniers jours, vit toujours sous un climat londonien. A El Kseur, la RN12 est coupée à la circulation. A Oran, deux personnes ont été sauvées d'une mort certaine grâce au travail des équipes de la Protection civile. Autre important tronçon routier, la RN1 reliant Blida à Médéa, risque d'être fermée pendant une semaine. Les rues et les boulevards sont devenus de véritables rivières. Les avaloirs obstrués n'arrivent plus à drainer les quantités d'eau de pluie. Il faut s'attendre au pire quant les responsables des secteurs concernés ne s'assument pas. Doit-on avoir peur de chaque goutte d'eau, qu'on qualifie souvent de bénie, qui tombe du ciel? En d'autres termes, les vieilles bâtisses, celles touchées par le séisme... ou celles ayant des problèmes d'assainissement finiront, tôt au tard, par s'effondrer comme un château de cartes.