Sétifiens et Mouloudéens savent que le vainqueur sera opposé par la suite à un grand d'Europe. Dans le calendrier de la saison de compétition de football en Algérie, cette Supercoupe d'Algérie se veut être un rendez-vous traditionnel. Organisée durant quelques années, elle avait été mise au placard pendant longtemps avant que la FAF ne la sorte la saison dernière pour l'imposer comme un match incontournable. Ce sera, donc, aujourd'hui, la deuxième fois que cette Supercoupe se déroulera pour opposer le champion de la saison dernière au vainqueur de la Coupe d'Algérie. Généralement, ce genre de match est fixé en ouverture de la saison. La FAF et son partenaire Ring Algérie ont opté pour la date symbolique du 1er novembre, c'est-à-dire à un moment où les équipes en présence ont suffisamment de matchs dans les jambes pour offrir un spectacle de qualité. L'an dernier, la victoire était revenue au vainqueur de la coupe, le Mouloudia d'Alger qui s'était imposé devant le champion sortant, la JS Kabylie, sur le score de 2 buts à 1 dans un match qui avait tenu les spectateurs en haleine tellement les deux équipes étaient proches en niveau de jeu. Aujourd'hui (à partir de 14h30), on retrouve le même Mouloudia d'Alger que la première fois mais face à un autre champion, l'Entente de Sétif. Il s'agit de deux équipes dont le début de la saison ne plaide pas pour une forme appréciable. La formation sétifienne compte, certes, trois matchs en moins en championnat, mais son parcours dans cette compétition n'a rien à voir avec celui de la saison dernière à pareille époque. La faute à une instabilité de son staff technique mais également au départ de celui qui avait été son meilleur joueur, le Malien Keita et l'absence prolongée pour blessure de son autre meneur de jeu, Hadj Aïssa. Mais il n'y a pas que cela. Il faut compter avec une espèce de saturation des joueurs et le fait que l'Entente ne peut plus surprendre comme elle le faisait la saison dernière. Mais aussi au retour en forme des équipes qui pouvaient lui contester un leadership, comme la JS Kabylie et l'USM Alger. L'ESS est peut-être dans les hauteurs du classement général mais elle est derrière ces deux clubs. Elle est, donc, rentrée dans le rang par rapport à eux et il lui sera extrêmement difficile de faire autant que la saison dernière. De son côté, le Mouloudia d'Alger, comme à son habitude, traverse une énième crise que ses dirigeants tentent de surmonter sans que cela ne rejaillisse sur le rendement de l'équipe. La défaite de jeudi dernier face à la JS Kabylie a ébranlé le vieux club algérois au point d'en venir à accepter le départ de son entraîneur, Enrico Fabbro. Deux jours après cet échec, une fois que les idées étaient plus claires, il y a eu revirement dans la décision des dirigeants mouloudéens en ce sens, qu'ils ont compris, que la faute de l'échec du club incombait aux joueurs et non à leur entraîneur. Ils ont, certainement, compris que l'intérêt du Mouloudia passait par le maintien de la stabilité du staff technique et non par son changement. Les plus grandes équipes réussissent parce qu'elles ont un entraîneur qui dure, en dépit de tous les aléas, qu'il puisse rencontrer. La saison dernière, celui qui était en poste et qui avait permis au MCA de remporter la Supercoupe, le Français François Bracci, avait été remercié quelques jours plus tard. Nul ne sait, pour le moment, ce que l'on fera en cas de défaite face à l'ESS. Les dirigeants du club algérois avaient indiqué lors de leur conférence de presse que l'Italien avait fait du bon boulot. Nous attendrons pour voir s'ils restent fidèles à leur ligne de conduite en cas de défaite, notamment face à la pression que ne manqueront pas de faire peser sur leurs épaules les supporters des Vert et Rouge. En tout cas, il faut s'attendre à une âpre bataille entre deux équipes qui voudront ajouter un nouveau trophée à leur palmarès mais qui savent, surtout, que le vainqueur sera opposé au début de l'année prochaine à un grand d'Europe.