L'Allemagne, pays moteur de l'UE, veut renforcer sa sécurité énergétique. C'est donc dans la logique des choses que le secteur de l'énergie a été au centre de la visite du président de la République fédérale d'Allemagne, M. Horst Kohler, en Algérie, avec l'organisation d'une conférence-débat sur le thème "Sécurité énergétique et changement climatique, un défi pour l'Allemagne et l'Algérie", organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie. Lors de cette rencontre à laquelle ont pris part le président de la République fédérale d'Allemagne M. Horst Kohler et le chef du gouvernement M. Abdelaziz Belkhadem, la ministre allemande adjoint chargée de l'économie et la technologie s'est attardée sur les énergies nouvelles et renouvelables en Allemagne et la coopération algéro-allemande dans ce domaine. "Notre pays est leader dans le domaine des technologies de l'environnement et l'initiative d'exportation de l'électricité solaire est un domaine de prédilection pour nous ; nous avons de grandes ambitions de partager notre expérience avec nos partenaires algériens", a-t-elle indiqué. Des ambitions qui se sont concrétisées par l'annonce par le directeur général de la société New energy Algeria (NEAL), M. Toufik Hasni, du lancement d'un projet de réalisation d'un câble électrique long de 3 000 km devant relier Adrar à la ville allemande d'Aachen. Il s'agit, selon M. Hasni, du premier projet de cette envergure qui va relier le continent africain à l'Europe, a travers un réseau d'électricité solaire qui va traverser la méditerranée. Le tracé de ce mégaprojet devrait passer par la Sardaigne, le nord de l'Italie la Suisse et enfin l'Allemagne. "L'impact du câble Adrar-Aaschen consiste en la diversification des ressources d'énergie propre importées par l'Union européenne, et de sécuriser les sources d'approvisionnement en énergie électrique", a indiqué le premier responsable de NEAL. Selon des estimations faites par l'agence spatiale Allemande, ce projet nécessite un budget pouvant atteindre les 2 Mds d'euros, et entre 12 et 18 Mds d'euros pour la réalisation des centrales solaires qui seront installées dans le sud algérien et pouvant produire 6 000 mégawatts d'énergie électrique. Le DG de NEAL a, enfin, indiqué que la concrétisation du projet "Adrar-Aaschen", attend l'accord des responsables politiques des deux pays, et l'implication d'un consortium d'investisseurs qui vont acheter l'électricité solaire, dont la Sonatrach et plusieurs sociétés allemandes. L'ambition de l'Algérie de produire 5 % de son électricité à partir de l'énergie solaire d'ici à 2015 devrait donc être réalisable grâce à sa coopération avec l'Allemagne. Pour rappel, le ministère de l'Economie allemand a initié un programme de soutien aux entreprises allemandes souhaitant œuvrer dans ce domaine en Algérie. D'autant que le pays possède un grand potentiel en énergie solaire. L'objectif de l'Algérie est de produire 500 MW d'électricité à partir de 2010 et d'atteindre 1 000 MW en 2015 avec une part d'exportation de 400 MW. Pour atteindre cet objectif, l'Algérie a procédé à la construction d'une centrale hybride (solaire-gaz) d'une capacité de 150 MW à Hassi R'mel. En plus de cette centrale d'un coût de 150 millions de dollars, deux autres projets devraient être lancés prochainement.