L'indifférence affichée et le désintérêt de la population pour ce rendez-vous électoral font présager le spectre de l'abstention. La campagne électorale bouclera demain sa première semaine. Dans la rue, on en parle que très peu. Les citoyens ne bronchent toujours pas. Un climat d'indifférence caractérise l'ambiance générale, même si les citoyens se montrent timidement curieux et font valoir leurs préoccupations. Les acteurs politiques peinent à trouver l'angle d'attaque qui susciterait intéressement chez le citoyen. Les salles de meeting se distinguent par la faible affluence. Tout comme lors de la confection des listes, les partis politiques font face à un déficit de public. A qui parler? Les présents aux rencontres initiées par les listes en lice sont des personnes partisanes, donc acquises. Il faut chercher ailleurs. C'est pourquoi l'option de grands meetings publics ne paient plus. Il faut aller vers les gens, les convaincre par un discours qui porte sur leurs vrais problèmes. D'où cette option pour une campagne de proximité, dont use le gros des listes, en attendant le déplacement des grosses cylindrées. Deux partis, jadis influents dans la région, se distinguent par des actions de protestation qui ne paient pas pour autant. Les sujets soulevés comme objet de protestation ne sont pas porteurs. Les problèmes de la décharge publique de Boulimat et du site choisi pour la délocalisation du pénitencier de Béjaïa, soulevés respectivement par le FFS et le RCD, ne datent pas d'aujourd'hui. D'où cette interrogation du choix de la campagne officielle pour une protestation qui aurait pu avoir lieu au moment opportun, d'autant plus que les deux partis étaient présents en force aux assemblées locales. Le FLN a opté ces deux derniers jours pour des sorties publiques à la conquête d'un électorat de marbre. Avant-hier, le FLN a fait appel à un ex-ministre qui, lors d'un point de presse, a fustigé, sans le citer, le FFS, qu'il accuse d'utiliser les assemblées beaucoup plus pour faire de la politique que de développer la région. M.Benouari, fait référence aux projets bloqués par l'APW du temps où il était ministre du tourisme. La réaction du FFS n'arrive pas pour l'heure. Au sein de ce parti, on s'interroge sur le refus de la Drag de délivrer des attestations de candidature exigées par les employeurs, comme justificatif des congés. Le fédéral de Bejaia indiquait que celles délivrées par les partis ont été rejetées par les employeurs. Un handicap pour de nombreux candidats qui risquent de ce fait de perdre leurs salaires durant la période électorale. L'indifférence affichée et le désintérêt de la population pour ce rendez-vous électoral font présager le spectre de l'abstention. On n'en est pas encore là, si toutefois les candidats arrivent à renverser la vapeur en développant un discours porteur. S'agissant d'une élection locale, les préoccupations citoyennes doivent être mise en avant. Ce n'est que de cette façon que le déclic sera provoqué.