En déplacement dans l'ouest du pays jeudi dernier, le secrétaire général du FLN n'a pas hésité à répliquer aux attaques de ses adversaires. «La critique est facile, mais la gestion et la construction sont plus difficiles». C'est par cette phrase que le secrétaire général de l'instance exécutive du parti du FLN, M.Abelaziz Belkhadem, a ouvert son discours lors d'un meeting régional qu'il a animé jeudi dernier à Oran. Sur la défensive, le patron du FLN a voulu répliquer à ses adversaires. M.Belkhadem n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour commenter le climat de cette campagne. Pour lui, les déclarations des uns et des autres sont tout à fait normales. «Ces gens nous envient l'héritage et le poids du FLN», a-t-il expliqué. Soutenu par ses militants, M.Belkhadem s'est montré plus ferme et sûr de lui. «Certaines formations politiques ont usé de procédés non honorables dans leurs discours pour porter atteinte à notre parti», a noté M.Belkhadem. Faisant allusion à ses partenaires de l'Alliance présidentielle, le patron du FLN a tenu à rappeler, encore une fois, que son parti reste «la première force du pays, dont les valeurs et les programmes sont partagés par de larges couches de la société». «Ne croyez pas que le parti regroupe uniquement des militants, mais aussi des centaines de partisans», a-t-il clairement clamé. Le FLN, ajoute-t-il, «est à l'écoute des préoccupations des citoyens et qu'il se charge de transmettre fidèlement aux pouvoirs publics». Au lieu de verser dans la critique, M.Belkhadem a plaidé pour une campagne «propre et respectueuse, basée sur un débat autour de programmes». S'adressant aux jeunes, venus nombreux au meeting, M.Belkhadem a tenu un discours rassurant. «Le FLN portera l'histoire et l'espoir, croyez en l'avenir du pays», a-t-il dit. Voulant sensibiliser davantage cette frange de la population, le chef du gouvernement a multiplié ses appels en conseillant les jeunes à ne pas céder au désespoir et à ne pas tourner le dos à l'Algérie qui, selon lui, a besoin des efforts de tous ses enfants. Il a, dans ce contexte, réaffirmé l'engagement de son parti «à rester fidèle à la patrie, aux sacrifices des chouhada». Avant ce meeting, le secrétaire général a tenu plusieurs rencontres de proximité à Sidi Bel Abbès et Oran. Dans le souci de se rapprocher de la société civile, le patron du FLN s'est même arrêté dans des cafés. Sur place, M.Belkhadem qui s'est mis à l'écoute des jeunes, a invité ces derniers à participer dans la gestion et le développement de leur commune à travers le choix d'un candidat compétent. Par ailleurs, il a saisi sa dernière sortie à l'ouest du pays avant le rendez- vous des locales, pour mettre les points sur les «i». M.Belkhadem a tenu une conférence de presse où il s'est exprimé sous la double casquette. Révision de la constitution Le secrétaire général a réfuté l'utilisation de la révision de la constitution à des fins électoralistes. L'appel de son parti à une révision de la Constitution et à un troisième mandat pour le chef de l'Etat, explique-t-il, provient de la base et de la majorité de la population. «Vous voyez clairement comment les gens revendiquent dans chaque meeting la révision de la Constitution», a-t-il dit. Le chef du gouvernement n'a avancé aucune échéance. Pour lui, seul le Président est habilité à le faire. Concernant la santé du président, M.Belkhadem affirme que le bilan de santé du président ne laisse pas de place aux inquiétudes. Pas de face-à-face avec Enrico «Je ne le rencontrerai pas», a répondu le chef du gouvernement, à une question sur la venue du chanteur français Enrico Macias. M.Belkhadem a expliqué qu'il n'a rien contre Enrico le chanteur ou le juif, mais il dit qu'il est contre celui qui soutient l'Etat sioniste. Cependant, le chef du gouvernement précise que les invités du président français sont les bienvenus. «Si la défense des symboles de la patrie et de la mémoire des chouhada est un acte conservateur, je suis fier d'être un conservateur», a-t-il clamé. L'acte de repentance est toujours à l'ordre du jour «Au FLN, l'acte de repentance demeure d'actualité», a souligné le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier promet de cultiver cette revendication de génération en génération. Pour lui, «il ne peut y avoir de réconciliation si la France ne demande pas des excuses». Emigration clandestine «Le problème de l'émigration ne date pas d'aujourd'hui. Avant les embarcations de fortune, les gens risquaient leur vie dans les ports», a expliqué le chef du gouvernement. «C'est malheureux de voir des jeunes quitter le pays pour un avenir incertain», a-t-il déploré en précisant que l'étranger n'est pas le paradis. Le chef du gouvernement préconise: «Nous n'avons pas de main-d'oeuvre dans l'agriculture et le bâtiment», a-t-il suggéré. Priorités du parti Une fois les élections achevées, le FLN compte mettre de l'ordre dans la maison. Le secrétaire général en a donné les grandes lignes. La révision des codes communal et de wilaya, l'élection de certains mouhafedhs comme le cas à Oran, la tenue du conseil national. Ce sont les chantiers auxquels va s'attaquer le parti. Le FLN envisage d'en finir avec la réorganisation des structures du parti avant la fin de l'année en cours. L'argent sale Le secrétaire général du FLN reconnaît que l'argent sale gangrène la vie politique nationale. «L'assainissement de la scène politique est de la responsabilité de tous les partis politiques», a-t-il indiqué. Selon lui, il faut que les responsables politiques soient très vigilants et s'impliquent pour écarter les manoeuvres malhonnêtes tendant à l'achat des voix. Son rapport avec le Président «Il n'y a pas de désaccord entre moi et le Président de la République», a clairement affirmé le secrétaire général du FLN à la presse. S'exprimant, cette fois, en sa qualité de chef du gouvernement, il renchérit: «Mes rapports sont bons avec le chef de l'Etat». Avant d'ajouter que son départ de la tête du gouvernement n'est en aucun cas fondé.