Les chiffres du crime organisé sont alarmants. Près de 14.000 personnes ont été arrêtées durant les 10 premiers mois de l'année 2007. Sur 8265 affaires examinées dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, 13.780 personnes ont été incarcérées. C'est ce que fait ressortir une étude réalisée par les services de la Gendarmerie nationale. Ce chiffre est en augmentation par rapport à 2006 où 7562 affaires ont été enregistrées et 12.723 personnes arrêtées. «Cette augmentation subite du crime organisé constitue une source de préoccupations pour les parties concernées, ce qui a incité les services de la Gendarmerie nationale à développer leurs structures afin de renforcer leurs capacités de lutte», note l'étude. Face à cette situation, un Institut national de criminalistique et de criminologie a été mis en place dans la région de Bouchaoui, toujours selon l'étude. En outre, un service central d'investigations criminelles a été installé au niveau du commandement de la gendarmerie. Il a été également procédé à la réactivation des groupes de recherche depuis 1999, au renforcement de l'ordre public par la police judiciaire et le service de prévention et de l'ordre public, et au renforcement de la formation à l'intérieur et à l'extérieur du pays pour promouvoir l'expertise en matière de lutte contre la criminalité. Les statistiques montrent que 2207 affaires de drogue conduisant à l'arrestation de 3468 personnes ont été enregistrées durant les 10 derniers mois. De grandes quantités de drogue ont également été saisies en 2006 estimées à 30.889 psychotropes et 3086,556kg de cannabis, contre la saisie, en 2007 de 64.900 comprimés et de 4562,459kg de cannabis. Selon l'étude, l'Algérie s'est transformée, durant ces dernières années, de pays de transit en pays consommateur et producteur. Pour preuve, 680 plants ont été saisis durant la même période de l'année 2006. Cette quantité, souligne l'étude, s'est élevée à 91.089 plants durant cette année. En 2007, 2622 personnes ont été arrêtées et différents produits ont été saisis à la suite du traitement de 3309 affaires liées au trafic de marchandises. Le crime organisé, poursuit la même source, a ciblé d'autres domaines comme l'émigration clandestine, avec tout ce que cela induit de problèmes sanitaires, la falsification de papiers officiels, la circulation de fausse monnaie et le trafic de voitures. L'étude de la Gendarmerie nationale a considéré le crime organisé comme «le plus grand défi de la communauté internationale et une menace pour l'économie mondiale». Cette situation nécessite, selon la même source, la coordination des actions et des efforts en utilisant tous les moyens dans le cadre d'«une vision politique internationale commune et étudiée pour garantir la paix et la sécurité internationales».