Ce sobriquet lui a été donné par l'écrivain arabophone, Tahar Ouettar. L'écriture, ce démon qui fascine et ensorcelle les hommes, ne cessera jamais de hanter les mille et une âmes humaines, afin de se déclarer maître suprême. Nous avons lu des grandes plumes, bourrées de prix et de notoriété, maîtrisant l'art de peindre avec des mots la condition humaine dans toute sa nudité. Certes, nous étions tous à des moments donnés, obnubilés, emportés par la magie des lettres et le génie créateur de petites vies finissant toujours avec la dernière ligne d'un récit. Ces grands hommes ont tous un début, ils ont commencé leur traversée par un petit pas, et ils en ont fait des milliers. Cette fois-ci, ne s'agit-il pas d'un vieux routier de l'écriture, mais tout simplement d'un jeune écrivain venant d'entamer son premier pas dans le monde de la prose? Il a pris pour arme la plume et le mot pour bâtir son monde, son royaume. Son nom est Mechrouk Djamal, natif de Aïn Bessem, baptisé «Djamal Khayam», un sobriquet qui lui a été donné par l'écrivain arabophone, Tahar Ouettar. Ce dernier lui a ouvert grandement les portes d'El Djahidhia, en publiant ses premiers livres. Sa fécondité littéraire prouve un génie prometteur. En épousant la langue arabe, Djamal Khayam, cet amateur de l'écriture, a enfanté trois oeuvres, le fruit d'une union fondée sur un amour platonique du verbe. Le début remonte aux années 90 où il a publié Quand la vie devient impossible, puis Espoir dur, ses premiers enfants littéraires. Une nouvelle annonciatrice de la naissance d'un auteur peu optimiste, romantique, méconnu, mais battant. Puis un deuxième recueil de nouvelles sous le titre flux sans reflux, ensuite il couronne l'effort d'une dizaine d'années par un roman qui lui valait une montée de maître Le printemps et la cendre, un voyage dans l'antagonisme. Malgré son dilettantisme, ce jeune écrivain joue dans la cour des grands en abordant la réalité vécue par tout un peuple. «J'ai l'impression qu'une sorte de nuage au fond de moi, se métamorphose en de petites gouttes à chaque moment que je me mets devant mes feuilles», dit-il, en parlant de sa liaison avec son métier de faiseur de mots. «Nous n'avons que nos plumes et nos idées, avec lesquelles nous donnons vie ou mort aux événements et aux personnages», ajoute-t-il. Charmé par la beauté de sa ville natale, Aïn Bessem, ses ruelles antiques et ses vastes terres, ce jeune romancier ne veut point s'arrêter, il envisage un long voyage, aussi difficile soit-il, mais l'envie d'un aboutissement à une destinée qu'il ignore, semble le combler. Un autre recueil de nouvelles qui va être publié dans une semaine, ne fera que prouver la fécondité et l'attachement de l'homme à l'écriture. Avec la précieuse aide de la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi et le directeur de la culture de Bouira, M.Aomar Reggal, Djamal Khayam offrira à ses lecteurs d'autres mots à lire. C'est dans le cadre de la manifestation, «Alger, capitale de la culture arabe 2007», que son dernier livre intitulé La Danseuse et le poète, verra le jour. L'écriture, c'est le monde de l'immortalité, les écrivains naissent pour ne jamais mourir. Lisons donc les mots qui nous parviennent des immortels.