Pour une petite famille modeste, un agneau moyen frôle les 12.000DA et le bélier atteint le double. Durant ces jours qui préfèrent l'Aïd El Adha, le mouton fait l'actualité et demeure la principale préoccupation de tout un chacun. Le passager qui aura à faire l'itinéraire depuis la contrée ouest du pays à destination de la capitale, empruntant la RN4, notamment ou encore la région côtière dans cette même direction, pourra remarquer sur les bords de routes, ces troupeaux hors de leurs bergeries. Des parcs, des placettes, des enclos et autres espaces de foyers ont été aménagés en étables. Au sein de la société, le climat, les palabres et les démarches concernent essentiellement la bête du sacrifice. Côté cheptel, à vue d'oeil, on ne peut mieux espérer en quantité et en qualité. Cette année, pour une petite famille modeste, une «tête» acceptable (agneau) frôle les 12.000DA pour atteindre le double quand il s'agit de béliers objet d'un choix plus important. Cependant, le seul souci des acheteurs avertis demeure celui du procédé d'engraissement du bétail par le marchand. En effet, de nos jours, le marchand ne se soucie guère de cet aspect important. Souvent, ce même marchand n'est autre qu'un «revendeur attitré» n'ayant rien d'un éleveur. Il se contente de «gaver» l'animal par n'importe quel moyen pernicieux à même de présenter des spécimens tape-à-l'oeil, indexés au plus haut prix. Au même titre d'ailleurs que cette armée d'accessoiristes d'occasion qui pullulent les marchés, tels les couteliers, les charbonniers, les rémouleurs... Tout bien considéré, une estimation plausible permet de conclure que déjà les deux tiers de la population de la région ont commandé leur mouton. En certains endroits, la passion et l'exhibitionnisme priment: on s'émerveille à montrer son «poids lourd» aux cornes vrillées, spiralées qui titillent la joie et la curiosité des bambins. C'est dire que le rite du prophète Abraham ne passe pas inaperçu dans tout le territoire.