Le mouton de l'Aïd est une dépense souvent imparable pour les familles. Après le Ramadhan, la rentrée scolaire, l'Aïd El Fitr, voici l'Aïd qui pointe ses «cornes»! Le prix du mouton est inabordable pour les petites bourses, hormis l'agneau de lait, affiché entre 11.000 et 13.000DA. II est possible de voir, et selon les marchés, que les ovins proposés entre 20.000 et 25.000DA pour une bête de poids et autrement encornée. Le mouton le plus apprécié est certainement celui appelé «mouton de la vieille». Engraissé généralement par des vieilles pour lesquelles il constitue un revenu, ce genre de mouton très recherché est généralement assez cher. L'autre mouton, comme celui vendu dans les marchés, provient généralement de Oued Djellal. Ce mouton est peu recherché par les familles; elles préfèrent celui engraissé localement à celui alimenté à l'armoise et autres alfas de la steppe. Restent les familles qui sont dans l'impossibilité de procéder au sacrifice du mouton. Fort heureusement, la djemaâ est souvent là pour pallier les besoins des familles démunies en sacrifiant, la veille de l'Aïd par exemple, qui un veau, qui des moutons, qui une paire de boeufs selon la taille du village et le nombre de familles. Cette pratique ancestrale vient ainsi au secours des familles démunies en leur permettant de faire leur provision de viande pour l'Aïd. La solidarité c'est aussi cela en somme! En ville, les choses se passent différemment, chacun dans son petit coin fait la fête à sa façon et selon ses moyens. Mis à part les «bousboussetes» de l'Aïd, la solidarité est un terme qui ne veut rien dire pour beaucoup. L'Aïd est une journée de joie pour les enfants qui se bousculent chez les marchands de jouets et les pâtissiers, mais c'est aussi une journée infernale pour les parents qui, en sus des achats (et quels achats!), ont les visites familiales; ce qui se traduit souvent aussi par des dépenses considérables.