Loin des glorifications nostalgiques et stériles, l'exposition vise la démonstration du rôle stratégique des sciences et de la culture scientifique. Rigueur de la pensée, esprit de recherche, sens de la controverse, production écrite intense, innovation: telles sont quelques-unes des qualités des sciences en terre d'Islam qui ont marqué, pendant au moins huit siècles, le monde entier. Il est connu que les savants musulmans ont capitalisé dans un premier temps les savoirs de civilisations et cultures antérieures en traduisant ce qu'elles présentaient de plus avancé. Par la suite, ils ont développé ce savoir mutuel, pour lui faire franchir des étapes considérables. Une exposition intitulée L'Age d'or des sciences arabes, organisée dans ce sens par le ministère de la Culture, en collaboration avec l'Institut du monde arabe (IMA), s'inscrivant dans le cadre de la manifestation «Alger, capitale de la culture arabe 2007», s'est ouverte samedi soir au Musée national d'art moderne et contemporain à Alger. Cette exposition a été inaugurée par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, M.Mokhtar Taleb -Bendiab, directeur général de l'IMA, et plusieurs responsables d'institutions. «Cette exposition a pour objectif de faire connaître au grand public, l'apport des savants arabes à la science universelle», a indiqué M.Mokhtar Taleb-Bendiab, ajoutant que cette manifestation, inaugurée en 2005 au siège de l'IMA et qui sera présentée, après Alger, en Syrie, en Malaisie, à Marseille (France), regroupe des objets et des manuscrits éparpillés à travers tous les musées du monde. L'exposition, qui évoque les différentes découvertes enregistrées durant la période allant du milieu du VIIIe siècle à la fin du XVe siècle, comprend trois sections, à savoir: Le ciel et la terre, L'homme dans son milieu et Les sciences et les arts. Dans la première section sont abordées les disciplines qui ont permis d'observer, de mesurer, de décrire, voire prédire, tandis que la deuxième section rend compte des disciplines ayant pour objet l'être humain, l'environnement naturel ainsi que les sciences appliquées. La dernière section explore les rapports entre théories scientifiques et pratiques artistiques. L'Age d'or des sciences arabes rappelle aussi les différentes découvertes et études faites par les Arabes, durant la même période, notamment l'élaboration de la première carte du monde arabe, la vérification et la correction des mesures astronomiques de Ptolémée, la publication du premier livre arabe sur le calcul indien et le premier livre d'algèbre, par Al Khawarizmi, durant la période 813-833. L'exposition met en valeur le premier livre de mécanique arabe, oeuvre des frères Banu Musa, le livre de Ibn Sina (Avicenne) Le canon de la médecine, l'essor de l'hôpital-école de médecine de Damas (1170), la fondation de l'Observatoire de Marâgha (actuel Azerbaïdjan) en 1263 et celui de Samarkand (actuel Ouzbékistan) en 1421. Le rôle des Arabes dans la traduction des grandes oeuvres scientifiques et philosophiques, telles que les Eléments d'Euclide, ainsi que dans le domaine médical, de Galien et d'Hippocrate par Hunayn Ibn Ishâk, est également évoqué dans le cadre de cette exposition. Ce travail immense de recherche et de connaissance se veut une rencontre vivante avec le public, et notamment les jeunes générations, avec un patrimoine scientifique inestimable, en parfaite symbiose avec la foi musulmane et en harmonie avec la langue arabe. Loin des glorifications nostalgiques et stériles, l'exposition, bien documentée et illustrée, est également tournée vers l'avenir et vise à la démonstration du rôle stratégique des sciences et de la culture scientifique.