Le phénomène de l'émigration clandestine n'a eu de cesse d'affecter le pays durant ces deux dernières années. Près de 1530 émigrés clandestins ont été arrêtés en 2007 en Algérie, dont 1485 sont des Algériens. C'est ce qui a été confirmé par le commandement des Forces navales algériennes. Ces arrestations englobent l'arraisonnement en mer (1377 personnes) et le débarquement au niveau du port (153), a indiqué le responsable de la cellule de communication au commandement des Forces navales, le lieutenant-colonel Slimane Defaïri qui précise que ces chiffres concernent uniquement les personnes arrêtées et ne comprennent pas les morts et les disparus ou ceux qui ont pu arriver à «bon port». Cependant, le bilan fait même état de 83 morts dans leur tentative suicidaire depuis le 1er janvier de l'année en cours. Plus de 60% des corps repêchés n'ont pas été identifiés en raison de leur décomposition avancée, selon le lieutenant-colonel Slimane Defaïri. Le phénomène inquiète le gouvernement à plus d'un titre. Le fléau touche toutes les franges de la population. Une réelle menace pour la société, mettant en péril l'avenir de centaines de jeunes dont l'âge varie entre 18 et 40 ans. Pour faire face, des programmes les concernant ont été élaborés. Dans cette optique, le président de la République a prôné une nouvelle politique d'intégration de la jeunesse dans la société lors de la rencontre gouvernement-walis tenue le mois d'octobre dernier. Plusieurs rencontres se sont déroulées durant toute l'année 2007. Selon les politiques, le phénomène de l'émigration clandestine doit être traité dans les mêmes formes et suivant la même importance que les autres phénomènes sociaux en Algérie. C'est dans ce sens que le ministère de la Solidarité nationale a organisé en septembre dernier à Alger un colloque sur le thème des causes contraignant les jeunes à émigrer au péril de leur vie. M.Djamel Ould Abbès avait alors plaidé en faveur de l'intégration de la communication au coeur de la stratégie nationale visant la prise en charge du phénomène des harragas. Par ailleurs, le ministre a souligné la nécessité de mettre en oeuvre des mécanismes juridiques de lutte implacable contre ce phénomène, de manière à combler le vide juridique existant. Plusieurs experts ont estimé que l'organisation du mouvement migratoire du Maghreb et du reste de l'Afrique reste caractérisée, principalement, par une gestion sécuritaire en Europe. A cet effet, le président du Centre d'information et d'études sur les migrations internationales (Ciemi), M.Vincent Geisser, qui s'exprimait à l'occasion d'un colloque organisé à Alger, a estimé qu'il faut assouplir la délivrance des visas pour créer une sécurité pour le migrant et lui éviter d'entreprendre des actes clandestins et illégaux.