En moins d'une semaine, l'entreprise Algérie Télécom a connu une série de nominations. Un véritable tohu-bohu s'est installé dans le secteur des télécommunications en Algérie. Des têtes partent et d'autres arrivent. Limogeage, nomination et installation de nouveaux présidents-directeurs généraux ont caractérisé ce secteur ces derniers temps. En effet, en moins d'une semaine, le secteur public des télécommunications a connu une série de changements à sa tête qui a concerné, plus exactement, trois postes de président-directeur général, en l'espace, seulement, de 6 jours! La dernière modification en date a touché le fameux groupe d'Algérie Télécom. Slimane Khiredine, désormais ancien patron d'AT, a été remplacé officiellement, hier, par Mouloud Djaziri, ancien cadre de cette entreprise. C'est le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication (TIC), Boudjemaâ Haïchour qui a présidé la cérémonie d'installation du nouveau président-directeur général. Trois jours auparavant, Djaweb, filiale d'Algérie Télécom, a connu une nouvelle nomination à la tête du groupe. M.Ahmed Kehili a succédé à Mme Atif qui était à la tête de cette filiale depuis sa création. Idem pour l'opérateur téléphonique, Mobilis. M.Lounis Belharat a été nommé président-directeur général de Mobilis en remplacement de El Hachemi Belhamedi. Récompenses ou sanctions? Pourquoi autant de changements en un laps de temps aussi court? Pour M.Haïchour, cette série de nominations est loin d'être une sanction. Selon le ministre des TIC, ces changements sont opérés afin de donner un nouveau dynamisme à son secteur. C'est ainsi qu'il cherche à justifier ces bouleversements dans la structure dirigeante du secteur des télécommunications. Toutefois, il confirme, indirectement, son mécontentement de la politique avec laquelle sont gérées ces entreprises. D'ailleurs, on dit souvent qu'on ne change pas une équipe qui gagne. M.Haïchour veut donner un nouveau souffle à ces entreprises. Il reste à connaître le bilan des anciens responsables pour savoir s'ils ont réussi ou failli dans leurs missions. Algérie Télécom d'abord. Cette entreprise a engagé l'ouverture de son capital qui, annoncée depuis 2005, n'a toujours pas abouti. C'est le ministre des TIC lui-même qui a rebondi sur cette question, affirmant qu'il avait annoncé, récemment, que l'ouverture du capital se fera au plus tard au début de l'année 2008. En outre, AT a été secouée en 2006 par un grand scandale. Son président-directeur général de l'époque, Brahim Ouarets, avait été impliqué dans des affaires douteuses. Il aurait accordé plus d'une trentaine de marchés selon la formule du gré à gré. M.Ouaret a été condamné à 5 ans de prison ferme assortis d'une amende de 500.000DA. A son arrivée à la tête d'AT, Slimane Khiredine a engagé un processus de réforme pour cette entreprise. Celle-ci a accédé à la Bourse d'Alger. Un énorme succès pour AT. En ce qui concerne Mobilis, il a réussi à concurrencer les deux opérateurs privés qui dominent le marché national de la téléphonie mobile. Peut-on s'interroger si le ministre de tutelle est satisfait ou pas des acquis de Mobilis? Boudjemâa Haïchour est-il satisfait de la gestion de ces anciens responsables? Des interrogations qui pour le moment resteront sans doute sans réponse.