Rebondissement dans l'affaire du limogeage de l'ex-PDG d'Algérie Télécom. Boudjemâa Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et des télécommunications, contredit le concerné et donne sa version en revendiquant sa mise à l'écart. M. Haïchour a affirmé hier « assumer entièrement la responsabilité » du limogeage de Mouloud Djaziri de son poste de PDG du groupe Algérie Télécom, précisant que c'est l'assemblée générale (AG) de ce groupe qui a pris la résolution de convoquer le conseil d'administration pour mettre fin aux fonctions de l'ex-patron d'AT. Dimanche, dans nos colonnes, M. Djaziri a indiqué que lors de sa convocation, le ministre lui a signifié qu'il a été mis fin à ses fonctions « suite à un appel téléphonique de la présidence de la République ». Hier, le ministre, qui s'exprimait en marge de la cérémonie d'installation de Mme Zohra Derdouri à la tête du conseil de l'ARPT, a récusé cette version des faits estimant que la décision du limogeage de M. Djaziri « n'a pas été prise sur un coup de tête ». « La nomination de nouveaux responsables à la tête du groupe Algérie Télécom et de l'ARPT est une procédure ordinaire pour poursuivre la dynamique de développement qu'a connu le secteur ces dernières années et la mise en œuvre des orientations stratégiques du président de la République », a-t-il expliqué. Il a indiqué, en outre, qu'un audit interne est en cours de réalisation pour vérifier la bonne gestion du groupe Algérie Télécom. M. Djaziri, qui nous a rendu visite samedi, s'est défendu contre la mauvaise gestion de l'entreprise formulée à son encontre, estimant qu'il avait été limogé en laissant derrière lui une entreprise qui affiche un bilan positif. Il avait estimé par contre que son limogeage était « prémédité ». M. Haïchour a assuré par la même occasion que les changements intervenus cette année à la tête du groupe « n'affecteront nullement » la bonne santé de cette entreprise à la veille de l'ouverture de son capital, précisant que plus de 40 opérateurs étrangers ont manifesté un vif intérêt pour Algérie Télécom. Ce faisant, Mme Zohra Derdouri a été installée dans ses nouvelles fonctions de présidente du conseil de l'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) en remplacement de Mohamed Belfodil, par le ministre. Titulaire d'un magistère en informatique de l'université des sciences et des technologies Houari Boumediène, Mme Derdouri a assumé de nombreuses responsabilités au cours de sa carrière, comme enseignante, gestionnaire et chercheur. M. Haïchour a exprimé sa « conviction profonde que Mme Derdouri (...) saura apporter sa contribution pour la concrétisation du plan stratégique national pour le développement de la société de l'information ». M. Haïchour a estimé, à cet égard, que les « compétences avérées » et le « riche itinéraire professionnel » de la nouvelle présidente du conseil de l'ARPT « constituent, sans aucun doute, les facteurs déterminants pour une approche pragmatique de l'exécution de toutes les missions de l'ARPT ». La nomination de Mme Derdouri à la tête du conseil de l'ARPT accélérera, selon le ministre, « les mutations en vue de renforcer l'efficacité de fonctionnement de cette importante institution aux prérogatives stratégiques ».