Le ministre a souligné qu'une telle décision n'obéit à aucune considération régionaliste. Le ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication a nommé, hier, Mme Derdouri à la tête de l'Arpt (Autorité de régulation de la poste et des télécommunications) en remplacement de M.Belfodil. Universitaire et informaticienne de formation, la nouvelle présidente générale de l'Arpt présente un profil de manager accompli pour avoir géré avec efficacité d'importantes structures relevant du ministère de l'Enseignement supérieur. Elle prend désormais en main la difficile tâche de l'arbitrage entre opérateurs. Immédiatement après avoir installé cette responsable dans ses nouvelles fonctions, Boudjemaâ Haïchour, harcelé par les journalistes, est longuement revenu sur la récente destitution de l'ex-patron d'Algérie Télécom (AT) dont le départ a été émaillé de relents de «scandale». Invité à donner davantage d'explications sur le départ de deux P-DG en moins de six mois de la maison AT, le ministre a fait savoir, sans usage aucun de la langue de bois, que le départ de M.Djaziri n'obéit à aucune considération d'intérêt ou régionaliste. «Nous respectons les hommes, et j'assume au nom de l'Etat le fait d'avoir mis fin aux fonctions de l'ex-P-DG d'Algérie Télécom!». Aussi «décréter la fin des fonctions à un tel poste, relève du Code du commerce et du conseil d'administration de l'entreprise», a poursuivi le ministre, en ajoutant: «J'ai pris la décision que vous savez en ma qualité de premier responsable du secteur et donc au nom de l'Etat. En outre, c'est suite à une assemblée générale (AG) que j'ai convoquée qu'une résolution a été adoptée et qui a vu la nomination de l'actuel P-DG, M.Benhamdi, en remplacement de M.Djaziri.» Selon le premier responsable du secteur, la décision est mûrement réfléchie. «Nous avons mûri notre décision sur la base d'un audit interne et d'éléments endogènes que nous connaissons très bien, et non sur la base de certaines rumeurs», a encore ajouté le ministre. Ecartant d'un revers de main toutes les déclarations douteuses qui ont entouré la subite éclipse de l'ex P-DG d'AT, M.Haïchour enchaîne: «Nous sommes rigoureux, transparents et respectueux des autres! Pareils événements peuvent advenir dans n'importe quelle entreprise dans le monde et seul le business plan est important. Le départ de Djaziri, un homme qui a servi AT dès 2005, entre dans la nature des choses!» L'on rappelle qu'Algérie Télécom a vu le départ de deux P-DG en moins de six mois; soit un turn-over qui a suscité moult interrogations de la part des observateurs. Un phénomène qui serait dû, à en croire le ministre, à un effet cumulatif d'erreurs accusées de par le passé. Benhamdi, nouveau patron d'AT, est un ancien du Cerist. Il est décrit comme un homme de conviction et au fait du secteur des télécoms dans notre pays. Optimiste et ambitieux, il voue une grande foi à l'essor des TIC en Algérie qu'il considère comme un marché au riche potentiel, qu'il embrasse avec une vue globale et stratégique. Interpellé sur l'ouverture du capital de l'opérateur historique, Boudjemaâ Haïchour a répliqué que cette ouverture imminente obéit à l'impératif d'un partenariat stratégique recherché par Algérie Télécom, Tout en évoquant le bureau d'études Santanders convoqué aux fins de cette ouverture, M.Haïchour a clairement indiqué que l'ouverture du capital dicté par une politique sectorielle, ne compromet en rien la politique d'emploi de cette entreprise qui voit, désormais, le nombre de ses employés croître d'année en année. «De 45.000, le nombre d'employés au sein d'AT est passé à 200.000», a-t-il précisé. L'ouverture du capital apportera l'expertise à AT et préservera l'emploi, a-t-il conclu.