Nous vivons une ère de violence. Sociale, politique, intellectuelle, morale, physique...la violence est devenue le credo des temps modernes. L'humanité aborde le troisième millénaire avec des incertitudes pour sa propre survie. Guerres permanentes, abîme entre riches et pauvres, affrontement des idéologies dominantes, réveil des nationalismes, terrorisme, replis identitaires, méfiances interreligieuses...et jusqu'au dérèglement climatique et ses conséquences fatidiques. Bien sûr, l'histoire humaine est faite de guerres et de sang. Caïn tua Abel par jalousie. Le premier mythe ainsi né alimente, depuis, la conscience des hommes. Il fonde depuis, la quête de la reconnaissance, du pouvoir, de la puissance et de la gloire. La différence est qu'aujourd'hui l'Homme maîtrise «l'intelligence». La science soulage, depuis, bien des maux et des peines; aux fins de pouvoir elle génère bien des malheurs. A grande échelle. «Science sans conscience n'est que ruine de l'âme» écrivait Rabelais au XVIe siècle. Sommes- nous condamnés à la haine, à la tyrannie des forts sur les faibles, à la violence et à la guerre? La paix est-elle si impossible que ça? Irak, Afghanistan, Palestine en flammes. Le Kenya commence 2008 dans un climat de guerre civile et ethnique, le Congo rechute dans la violence, le Pakistan assassine son propre espoir, et l'Europe n'est pas loin de tout risque: le Kosovo est décidé à en découdre avec la Serbie et la Russie vient d'exposer «bruyamment» son nouveau missile que les futurs radars américains prévus en Pologne et en Tchéquie ne peuvent intercepter. Voilà le nouveau mode de communication des puissants: l'intimidation. Et jusqu'entre les peuples qui vivent et regardent le monde différemment. Alors que les Européens sont malheureux parce que la neige est en retard dans les stations de ski, les paysans afghans meurent sous les neiges de Tora Bora. Lorsque les Européens manifestent contre la baisse du pouvoir d'achat, les Africains peinent à offrir un bol de riz à leurs enfants. Au dernier Sommet euro-africain de Lisbonne, l'Europe n'a pas mieux trouvé pour soutenir l'Afrique que de lui proposer le démantèlement de ses barrières douanières, pour mieux vendre ses propres produits. La mondialisation économique est en marche. Inexorable, implacable, fatale pour les plus faibles. Jusqu'où le nouvel Empire de la force et de l'argent ira-t-il? Combien d'empires ont survécu en croyant à leur éternité? Rome l'antique a péri parce que ses généraux militaires voulaient tout le pouvoir, rien qu'à eux. La guerre entre les roitelets (Taïfa) arabes de l'Andalousie pour le pouvoir sonna le glas de la puissance arabo-musulmane dans son ensemble...Plus loin, les Grecs, les Carthaginois ne survécurent pas aux guerres civiles et autres courses au leadership dans la Méditerranée. Jusqu'où ira le nouvel empire occidental? Profitant de sa force militaire, financière et technologique, l'Occident redessine la géographie du monde et reconstruit les stratégies économiques, d'abord pour ses besoins de survie à lui. Qu'importe les conséquences d'un tel projet sur les plus faibles, les plus pauvres. Pourtant, des tréfonds de la mémoire humaine nous parviennent les cris de tant de civilisations grandioses pour nous rappeler les erreurs qui ont conduit à leur disparition. Injustice, iniquité, agressions, soif de pouvoir, égoïsme, guerres, violence. Violence qui est sans doute le seul héritage que le monde a su préserver à ce jour. Jusqu'à sa prochaine débâcle. 2008, faites que la paix gagne le coeur des hommes pour conjurer le sort!
