Le ministre de l'Energie et des Mines rend responsables, en premier lieu, les collectivités locales. Des centaines d'habitations, une centaine d'entreprises et une centaine d'écoles sont exposés au risque d'accident industriel, du fait qu'elles soient construites sur des réseaux de transport d'hydrocarbures. Dans le sud comme le nord du pays, 215 communes sont traversées par des canalisations d'hydrocarbures. Selon le vice-président de Sonatrach chargé du transport par canalisations, Hocine Chekired, 536 points de constructions, entre habitations individuelles, écoles et entreprises, ont été recensés dans ce sens. Le ministre de l'Energie et des Mines rend responsables en premier lieu les collectivités locales de cette situation. «Les canalisations ont été placées avant les habitations et toutes les informations sur nos installations sont disponibles. Les responsables locaux auraient pu construire les écoles et les habitations, d'autre part», a déclaré M.Khelil en marge d'une conférence nationale de sensibilisation sur la réhabilitation des ouvrages de transport des hydrocarbures tenue hier à Alger. Pour sa part, le président-directeur général de Sonatrach, Mohamed Meziane, a estimé que le phénomène d'extension anarchique de constructions sur et autour de la majeure partie des sites pétroliers et gaziers ne peut être résolu par Sonatrach seule. Il a appelé tous les secteurs concernés, entre autres le ministère des Collectivités locales, à apporter leur contribution pour faire face à cette situation. Ainsi, afin de prévenir tout incident ou accident, un vaste programme d'inspection des canalisations par outil intelligent a été établi par Sonatrach. Il s'agit, en premier lieu, de l'établissement d'une cartographie précise des régions concernées. Une enveloppe financière de 1,8 milliard de dollars a été allouée au titre du plan 2008 et une enveloppe globale de 6 milliards de dollars au titre du plan 2008/2012. Le président-directeur général de Sonatrach illustre les efforts de sa compagnie par des chiffres. Entre 2001 et 2006, 1854 kilomètres de pipelines ont été inspectés afin de détecter d'éventuelles dégradations ou corrosions pouvant conduire à des ruptures avec des éclatements de canalisations. Plusieurs tronçons, totalisant 2135km, ont été remplacés. Ce qui représente 13% du réseau de transport par canalisations. En 2007, 711 kilomètres ont été contrôlés et à l'horizon 2010 plus de 8000km seront inspectés, selon M.Meziane. En fait, les capacités de transport installées de Sonatrach sont de 322 millions de tonnes équivalent pétrole, représentant 29 canalisations d'une longueur totale de plus de 16.200km. M.Meziane estime, par ailleurs, qu'aucun pays n'est à l'abri de catastrophes liées aux installations industrielles. L'Algérie a vécu des expériences tragiques ayant occasionné des pertes humaines et matérielles à l'exemple de l'explosion au complexe de Skikda. Le volume des pertes matérielles des accidents industriels survenus durant ces quatre dernières années est estimé à 8,5 millions de dollars.