La nouvelle ville sera dotée de toutes les commodités et d'un aéroport. Il est temps que Hassi Messaoud retrouve sa vocation d'origine en tant que zone d'exploitation pétrolière. Devant la menace pesant à la fois sur la sécurité de la population de Hassi Messaoud et sur les installations pétrolières, le gouvernement a décidé de prendre le taureau par les cornes en mettant en place un plan d'action visant à la sécurisation du champ pétrolier de Hassi Messaoud et au transfert de la ville hors du périmètre pétrolier. «Une décision ferme a été prise d'interdire désormais toute construction au niveau de Hassi Messaoud», a souligné M.Nourredine Yazid Zerhouni, ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, à l'issue d'une visite de travail effectuée ce jeudi dans la région, à la tête d'une importante délégation ministérielle comprenant notamment les ministres de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, des Finances, Abdelatif Benachenhou, des Transports et des Travaux publics Mohamed Maghlaoui et Amar Ghoul. «L'opération de transfert de la ville de Hassi Messaoud et de sécurisation du champ pétrolier ainsi que des installations est considérée comme un dossier d'intérêt national», est-il précisé lors du conseil interministériel tenu le 30 novembre 2004. Devant les graves périls qui pèsent sur les installations pétrolières ainsi que sur la ville de Hassi Messaoud où certaines habitations ont été érigées sur des pipelines, il a été décidé le transfert des habitants vers une nouvelle ville. «Ces périls, s'ils survenaient, auront pour conséquences la perte de vies humaines et la destruction d'installations ayant coûté des dizaines de millions de dollars», a précisé, en outre, le chef de l'Exécutif dans son instruction. De ce fait, aucune construction ne sera dorénavant tolérée au niveau de la zone d'exploitation pétrolière. «Il s'agit de maintenir Hassi Messaoud à son niveau actuel et ne plus permettre son extension, du fait de sa situation sur une zone à risque», a indiqué M. Zerhouni. «Nous sommes actuellement en phase d'évaluation des mesures d'urgence pour faire face au risque auquel est exposé l'actuelle ville de Hassi Messaoud et lever les contraintes qui gênent l'activité du secteur des hydrocarbures», a ajouté le ministre d'Etat. Afin d'y faire face, un plan d'action a été adopté au conseil interministériel comprenant plusieurs recommandations visant le transfert de la ville et la réhabilitation des installations pétrolières. Les plus importantes se rapportent au gel de toute attribution de construction pour les activités non indispensables à l'activité pétrolière, la réglementation de manière stricte de la circulation sur les routes et les dessertes pétrolières, l'établissement d'un état des lieux exhaustif sur l'environnement de la ville et l'élaboration d'un plan de dépollution, la matérialisation et le balisage des ouvrages enterrés comme les pipelines et les câbles électriques tout en appliquant les normes les plus sévères en matière de sécurité industrielle. Les recommandations portent aussi sur la promulgation d'un décret classant Hassi Messaoud «zone à risques majeurs», la révision du plan d'urbanisme actuel, la création d'une nouvelle ville à l'extérieur du champ d'exploitation des hydrocarbures, ainsi que la création d'une zone industrielle en vue de rassembler les services de soutien à la production des hydrocarbures en dehors du champ d'exploitation de Hassi Messaoud. La projection de cette future ville répond à un besoin de transfert de l'actuelle ville de Hassi Messaoud vers un site plus approprié qui serait implanté à l'extérieur du périmètre d'exploitation du champ pétrolifère de Hassi Messaoud. Une nouvelle ville sera construite au sud de Hassi Messaoud avec un nouvel aéroport. Ce qui laisse comprendre que «les nouveaux salariés travaillant à Hassi Messaoud devront dorénavant résider dans la nouvelle ville et exercer à Hassi Messaoud», a précisé le ministre de l'Energie et des Mines. Considéré comme le plus grand champ pétrolier d'Algérie, Hassi Messaoud avec ses 650 puits producteurs, 100 autres injecteurs de gaz et 30 injecteurs d'eau revêt un caractère d'urgence au vu du tissu urbanistique décousu qui s'est développé depuis l'indépendance. Un accroissement qui met aujourd'hui en péril des milliers de vies humaines et des centaines de millions de dollars d'investissements. L'intervention des pouvoirs publics ne se limitera pas seulement à Hassi Messaoud puisque des zones à risques telles Hassi R'mel, Hassi Berkine, In Salah, Arzew et Skikda connaîtront des actions similaires.